La COP a commencé avec des scientifiques qui nous annoncent que nous ne serons bientôt plus capables de limiter le réchauffement à 1,5 °C, et le Secrétaire général des Nations unies qui nous prévient le premier jour de la conférence que nous avons deux possibilités : « coopérer ou périr ». Alors que nous naviguons à travers les nombreuses activités et émotions du sommet, nous avons sélectionné quelques points forts qui sont essentiels, édifiants et inspirants car ils montrent le pouvoir de nos camarades activistes présent·e·s aux discussions. Sans leur travail de pression courageux et incessant, les voix de millions de personnes dans le monde risqueraient d’être ignorées.
Demain aura lieu la « Journée de la société civile » de la COP27, et nous espérons que la solidarité avec nos frères et sœurs venu·e·s apporter leurs messages aux dirigeant·e·s du monde lors de la « séance plénière des peuples » continuera d’éclairer notre espoir et notre lutte pour un avenir plus équitable au-delà des énergies fossiles, dans le monde entier !
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Dernières nouvelles du front
Qui paie les pots cassés de la crise climatique ?
La COP27 a commencé légèrement en retard lundi dernier car les négociations sur l’agenda ont continué jusque tard dans la soirée de dimanche. Mais le résultat a été positif : après 30 ans, les « pertes et dommages » ont finalement leur place dans l’agenda officiel ! C’est là le terme utilisé pour faire référence aux effets dévastateurs du changement climatique qui se font déjà ressentir dans le monde, avec un impact considérable sur les communautés les plus vulnérables. C’est un sujet présent dans les discussions depuis déjà de nombreux mois.
Quelques pays subissent déjà la pression pour agir et prendre des engagements. Les sommes annoncées jusqu’à présent, cependant, semblent une goutte d’eau dans l’océan au vu des besoins. La société civile maintient la pression sur les pays riches pour qu’ils payent leur part. Pendant la semaine, de nombreuses actions ont eu lieu sur ce thème et vendredi, la conférence a vu se présenter une foule de personnes vêtues de bleu pour attirer l’attention sur les récents effets destructeurs du dérèglement climatique.
De l’espoir pour les habitant·e·s du Pacifique
Et quand il s’agit de prendre la défense des populations vulnérables face aux effets de la crise climatique et de réclamer des mesures concrètes, nos ami·e·s du Pacifique sont de véritables leaders. Pendant la première semaine de la COP, ils/elles ont remis officiellement la Déclaration d’état d’urgence climatique de Kioa, dont je vous ai parlé dans la dernière édition de cette lettre d’information, et qui a été élaborée par les populations locales, la société civile et des ONG du Pacifique pour s’exprimer d’une voix unie à la COP27. La déclaration n’est pas seulement une liste d’exigences, mais un témoignage plein d’espoir pour sauver les nombreux foyers directement affectés par cette crise.
C’est aussi pendant cette semaine que Tuvalu s’est joint au Vanuatu pour demander officiellement un Traité de non-prolifération des énergies fossiles s’engageant à l’abandon du charbon, du pétrole et du gaz une fois pour toutes. Manifestez votre solidarité aux nations des îles du Pacifique pour mettre fin aux énergies fossiles :
Stop au financement des énergies fossiles !
Mercredi dernier était la « journée finances » de la COP, et notre mouvement n’a pas manqué l’occasion de pointer du doigt ceux qui injectent encore de l’argent dans les projets polluants des énergies fossiles. Lors d’un événement organisé par la banque japonaise MUFG, des activistes venus d’Ouganda et de Tanzanie ont confronté des cadres de la banque sur le financement par leur entreprise de l’Oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est.
C’est d’ailleurs aussi le Japon qui a gagné le titre de « Fossile du jour » ce même jour, car le pays est le plus important financeur public de projets liés au pétrole, au gaz et au charbon, avec une contribution de 10,6 milliards de dollars US par an en moyenne entre 2019 et 2021. Le « prix » est décerné par Réseau Action Climat (RAC) chaque jour de la COP aux pays qui ne font vraiment aucun effort.
Pas de justice climatique sans droits humains !
La liberté d’expression et de rassemblement (ou son absence) a été un sujet très présent lors de cette COP et jeudi dernier, des activistes ont manifesté en blanc pour réclamer aux chefs d’États de prendre position contre les violations des droits humains et pour demander la libération des prisoniers d’opinion en Égypte.

#WeAreNotYetDefeated !
La semaine dernière s’est terminée sur une marche, le samedi, où plus de 2 000 personnes ont manifesté sous le slogan « We Are Not Yet Defeated » (nous ne sommes pas encore vaincus). Traditionnellement, les manifestations ont lieu le premier weekend de la COP, mais cette fois, elles ont eu lieu sur le site de la conférence et non dans la rue, suite aux restrictions imposées par le gouvernement égyptien.
Plusieurs groupes, activistes et organisations se sont rassemblés pour affirmer haut et fort que nous, le peuple, sommes uni·e·s dans nos exigences : nous voulons plus d’ambition dans les négociations pour le climat, nous refusons les fausses solutions et nous voulons que les gouvernements les plus riches payent aux populations les plus touchées ce qui leur est dû. La marche qui a eu lieu en Égypte a été soutenue par une Journée mondiale d’action qui a vu descendre dans les rues des personnes du monde entier, du Royaume-Uni aux Philippines, au Danemark, en Australie et aux îles Fidji !
LE POUVOIR EST ENTRE VOS MAINS
Depuis des années, nous savons que les pays les lus riches génèrent la plupart des émissions qui sont la cause de la crise climatique. Ce sont eux qui ont le plus contribué au changement climatique et qui se sont enrichis en brûlant les énergies fossiles. Mais en ce qui concerne les effets des catastrophes climatiques, les pays du Sud sont les plus durement touchés.
Alors que les discussions se poursuivent cette année au sommet sur le climat des Nations unies, il devient de plus en plus clair que les pays riches ne se montreront pas à la hauteur de leurs responsabilités si nous ne faisons pas pression sur eux. Ils doivent retirer leur financement aux énergies fossiles et l’investir dans une transition juste et propre vers les énergies renouvelables partout dans le monde. Et ils doivent le faire maintenant !
Signez cette pétition pour demander aux dirigeant·e·s du monde de financer une transition juste :
BOOSTEZ VOTRE MILITANTISME
Pertes et dommages, populations en première ligne, groupe V20… Qu’est-ce que tout cela veut dire ?
Il est vrai que le militantisme climatique a parfois son propre jargon, et ce n’est pas toujours facile de rester à jour, surtout dans des périodes intenses comme les conférences de l’ONU sur le climat. Notre équipe s’est occupée de créer un glossaire des termes utilisés pour nous aider à suivre le débat.

En voici juste deux. Vous pourrez en trouver plus sur nos réseaux sociaux ! Suivez 350.org sur Instagram, Twitter et Facebook.
Citation du jour
Le pétrole et le gaz que l’industrie des énergies fossiles veut exploiter en Afrique ne le seront pas pour les Africains. Ce pétrole et ce gaz seront chargés sur des navires pour être envoyés en Europe. Les profits de cette exploitation iront remplir les poches de personnes qui sont déjà riches.
Le seul moyen de faire sortir les gens de la pauvreté énergétique est de distribuer l’énergie renouvelable.
Vanessa Nakate, activiste ougandaise pour la justice climatique