Ce samedi 1er octobre, à l’appel du Collectif AntiNucléaire Ouest et de la Fédération antinucléaire de Bretagne, nous étions plus de 4000 à marcher sur les routes de Siouville, rassemblé.e.s par nos convictions anti-nucléaire et pour appeler au renoncement du rafistolage de l’EPR de Flamanville.

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L’argent de la transition existe ! Il est simplement monopolisé par de grands projets inutiles comme Flamanville, Paluel, Penly ou ailleurs : ce ne sont pas moins de 60 milliards d’euros qui sont prévus pour le rafistolage des vieux réacteurs qui arrivent à trente ans d’âge. Le seul EPR de Flamanville a vu son prix initial tripler pour dépasser finalement les 10 milliards d’euros. Comme le rappelle le réseau Sortir du Nucléaire, malgré d’énormes dépenses de recherche qui ont crû de 10% en trois ans, le nucléaire est la seule technologie au monde dont les coûts de production vont croissant en raison de ces opérations incessantes de maintenance et de réparations. Pourtant, nous ne sommes pas condamnés à supporter le déclin de cette industrie dont nous n’avons jamais voulu. Le think tank Agora Energiewende a récemment publié une étude démontrant qu’un mix électrique à base de solaire et d’éolien serait 21% moins cher qu’un système équivalent à base de nucléaire nouvelle génération.

Nous appelons à une transition juste ! Rappelons qu’à chaque million d’euros investi, les énergies renouvelables créent quatorze emplois, quand le nucléaire en crée cinq.  Spécialisée dans la prospective énergétique et sociétale citoyenne, l’association Virage Energie Nord Pas de Calais élabore des scénarios énergétiques régionaux de division par quatre des émissions de C02 en 2050 et de non renouvellement des réacteurs nucléaires de la centrale de Gravelines (Nord).  Sa dernière étude parue en 2016, “Mieux Vivre en Nord-Pas de Calais – Pour un  virage énergétique et des transformations sociétales démontre qu’en améliorant l’efficacité énergétique, en déployant les énergies renouvelables et en développant la sobriété énergétique dans la région Nord-Pas de Calais, ce sont 67 000 emplois nets à horizon 2050 qui seraient crées ! A Flamanville, nous avons rappelé également que seule une réelle transition énergétique et sociétale est porteuse d’emplois de long-terme.

A celle et ceux qui opposent sortie du nucléaire et sortie de crise climatique : nous n’avons pas besoin du nucléaire pour sauver le climat !  Le coût de l’énergie renouvelable ne cesse de baisser, sans profiter pourtant des soutiens dont bénéficient  le nucléaire et les combustibles fossiles. Alors qu’on cite souvent l’Allemagne, qui aurait échoué à sortir du nucléaire tout en maintenant une trajectoire soutenable pour le climat, cet article de spécialistes sur la question rappelle que le boom du charbon en Allemagne est lié à l’augmentation globale de la production et de l’exportation d’électricité, mais pas à la transition énergétique en tant que telle – ce qui souligne par ailleurs que les renouvelables seules ne suffiront pas : nous devons également aller vers plus de sobriété. “Les centrales nucléaires sont arrêtées progressivement, mais ce qui fait défaut, c’est un dispositif pour abandonner les centrales à charbon”, expliquent-ils. La question française du nucléaire reflète également l’incapacité de nos gouvernements à passer des discours aux actes en matière de transition énergétique :  nous le savons désormais, nous devons sortir des fossiles dans les plus bref délais pour éviter le chaos climatique. Suite à l’accord de Paris, nos gouvernements sont en train de franchir la ligne rouge  : quels sont leurs dispositifs concrets pour stopper l’expansion de l’industrie fossile et laisser véritablement les fossiles dans le sol ?

Total, Areva, même combat : rappelant notre combat contre le pouvoir de blocage démesuré de l’industrie fossile, l’industrie du nucléaire agit avec la même opacité et poursuit le même lobbying acharné envers les décideurs publiques. Comment expliquer, qu’en dépit du bon sens, l’Etat français ne cesse de défendre ce modèle ?  Les structures de l’Etat sont acquises au nucléaire. A titre d’exemple, la composition du collège de commissaires qui dirigent l’Autorité de Sûreté du Nucléaire sont directement issues du lobby nucléaire… et nommés par le gouvernement. Pour un monde durable, nous avons besoin de décideurs et décideuses publique capables d’imaginer un monde différent, et non celui porté par des entreprises cherchant à nous entraîner dans leurs chutes.

 

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Photo: Victor Vauquois

À Flamanville, nous dénoncions aussi la folie du nucléaire, symbole de notre modèle de développement, que le philosophe Günther Anders qualifiait de “décalage prométhéen”. Avec six ans de retard, EDF en charge des travaux, affirme que ceux-ci commenceront fin 2018. D’ici là, Areva (détenu à 86,5% par l’Etat) doit encore prouver la résistance de la cuve. L’Autorité de Sûreté du Nucléaire y avait, fin 2015, détectée une “anomalie sérieuse”’. Il n’y a pas un aspect du nucléaire qui ne soit pas terrifiant: les armes nucléaires, qui ont déjà frappées plus d’une fois, les 193 essais nucléaires de Moruroa et Fangataufa en Polynésie, conduits par la France, entre 1966 et 1996, les perspectives de catastrophes, vouées à se reproduire, qui laissent des pans de la Terre et ses habitant.e.s irradiés pour toujours, la gestion alarmante et opaque des catastrophes ou encore le traitement des déchets, qui relève d’un temps si long qu’on ne peut même pas l’imaginer. En 2015, les trois quart des réacteurs nucléaires avaient dépassé leur limite d’âge en France. Pourtant, neuf ou vétuste, un réacteur nucléaire est dangereux. Nous étions donc 4000 à marcher pour demander une transition vers un monde plus juste et durable.

Nous étions 4000 à marcher contre l’hérésie d’un nouvel EPR à Flamanville, contre le nucléaire, pour la réappropriation citoyenne des moyens de production et de distribution de l’électricité. En attendant, mon choix est fait : un passage chez Enercoop s’impose. Tout comme moi, chaque abonné.e au réseau de distribution publique d’électricité peut couper immédiatement les vivres à l’industrie nucléaire et fossile en choisissant un des 5 fournisseurs d’électricité produite à 100% par les énergies renouvelables, que ce soit ENERCOOP , ENALP, ou encore PLANETE OUI.

Organisons nous pour combattre un monde sans avenir, pour que vivent les alternatives.

Clémence

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