Paris, France – Aujourd’hui, le géant pétrolier français Total a annoncé qu’il maintiendrait ses actifs dans le secteur des énergies fossiles en Russie, alors que d’autres grands groupes pétroliers, dont Shell et BP, ont cédé à la pression hier pour couper leurs liens avec des entreprises et des projets russes du secteur des hydrocarbures, ainsi qu’avec le gazoduc Nord Stream 2 vers l’Allemagne. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, rencontrera dans les prochains jours le PDG de Total, Patrick Pouyanné, pour discuter de cette décision controversée.
Isabelle L’Héritier, responsable de bureau 350.org, France :
“Il est scandaleux que Total refuse de se retirer des projets de combustibles fossiles en Russie. Les géants pétroliers BP et Shell ont tous deux annoncé leur intention d’abandonner leurs participations, d’une valeur de plusieurs dizaines de milliards, dans les combustibles fossiles russes. Il s’agit d’un premier pas important et il faut maintenant que d’autres entreprises, comme Total et Exxon, retirent leur soutien aux projets de combustibles fossiles en Russie et dans le monde. S’ils parviennent à leurs fins, ce pourrait être un coup dur pour le géant pétrolier russe Rosneft, et la réputation de l’entreprise en souffrirait durablement. Mais il est vital pour le climat que BP et Shell ne se contentent pas de vendre leurs actifs au plus offrant, ils doivent les amortir.
Une fois de plus, nous voyons Total faire passer le profit avant les gens, comme il l’a fait et continue de le faire dans des pays tels que le Mozambique, l’Ouganda, la Tanzanie et l’Argentine. En réponse, les militant·e·s ougandais·e·s qui luttent contre l’oléoduc East Africa Crude Oil Pipeline (EACOP) de Total viendront en France du 10 au 25 mars pour dénoncer la cupidité de la multinaitonale et la dangerosité de ses projets de combustibles fossiles qui alimentent les conflits militaires, le chaos climatique et les violations des droits humains. En solidarité avec le peuple ukrainien, nous demandons à Total de couper tous ses liens avec l’industrie pétrolière et gazière russe, y compris son soutien financier au géant russe des combustibles fossiles Novatek (19,14%) et dans aux projets Yamal LNG (20%) et Arctic LNG 2 (10%), et de s’engager fermement à placer les droits humains au-dessus des profits des entreprises partout où elles opèrent.
L’option durable, pour la paix et pour le climat, est d’accélérer la transition dirigée par les communautés vers la distribution d’énergie renouvelable qui apporteraient sécurité et stabilité énergétique pour tous·tes. Pour y parvenir, nous devons démanteler les systèmes violents d’oppression qui bénéficient à l’industrie des combustibles fossiles et qui permettent à des sociétés comme Exxon, Total, Shell et BP d’exploiter le charbon, le pétrole et le gaz dans le monde entier.”
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Notes aux rédacteurs :
- Contact presse : Mark Raven, [email protected], +447841474125
- Disponible pour une entrevue : Isabelle L’Héritier, responsable de bureau 350.org en France.
- Les partis d’opposition en France demandent au gouvernement de clarifier sa position et d’appeler Total à désinvestir, avant les élections présidentielles du mois prochain.