Paris, France. Aujourd’hui, le géant pétrolier Total a annoncé à ses actionnaires des bénéfices stupéfiants de milliards de dollars pour le troisième trimestre.
Le géant du pétrole et du gaz est responsable de certains des projets d’exploitation de combustibles fossiles les plus destructeurs de la planète, notamment l’oléoduc controversé East African Crude Oil Pipeline et la fracturation hydraulique dans la région de Vaca Muerta, en Argentine. Cette annonce met en lumière la faillite morale et le danger que représentent les majors pétrolières. Total continue de tirer impitoyablement profit de la guerre en Ukraine, alors que des dizaines de millions de personnes souffrent actuellement des effets combinés de la crise climatique et du scandale du coût de la vie.
Bien que l’Agence internationale de l’énergie ait exigé la fin des nouveaux investissements dans les combustibles fossiles, et que le Parlement européen a récemment adopté une résolution qui reconnaît les conséquences désastreuses pour les droits de l’homme et le climat de la construction de l’oléoduc EACOP (East African Crude Oil Pipeline), il est consternant de constater que Total accélère sa course au gaz en Afrique, en concluant récemment des accords d’un milliard de dollars en Algérie et en Afrique du Sud pour extraire et brûler davantage de combustibles fossiles sur le continent.
Clémence Dubois, chargée de campagne France à 350.org :
“Aujourd’hui, Total jette de l’huile sur le feu en célébrant une nouvelle série de profits honteux. La grève des raffineurs qui dure depuis un mois en France pour réclamer une augmentation de salaire équitable est née d’une révolte contre ce modèle socio-économique de Total qui épuise les gens et la planète. L’intensification des impacts climatiques que nous subissons tous et l’augmentation de la pauvreté en raison de la flambée des prix de l’énergie n’est pas un accident : elle est la manifestation de la cupidité illimitée de Total et de l’industrie des combustibles fossiles. L’heure est à la responsabilité et à la justice. A ce titre, c’est moins sur Total que notre critique doit se porter que sur les gouvernements, entreprises privées, actionnaires, qui ferment les yeux voire soutiennent ses nouveaux projets, tels qu’EACOP en Ouganda, et cela envers et contre toutes données scientifiques connues, demandes démocratiques avérées, et dignité morale élémentaire.”
Omar Elmawi, coordinateur de Stop EACOP :
“Les entreprises de combustibles fossiles telles que Total continuent d’opérer en toute impunité, mettant en danger le bien-être des communautés, constituant une menace pour les écosystèmes sensibles et ayant un impact négatif sur le climat, tout cela en réalisant d’énormes profits. Alors que le méga-projet pétrolier de Total, le projet d’oléoduc pour le pétrole brut d’Afrique de l’Est (EACOP) et les champs pétrolifères associés se heurtent à une résistance soutenue au niveau local et mondial, la major pétrolière et gazière insiste pour aller de l’avant avec son projet. Nous pouvons arrêter l’industrie des combustibles fossiles en la frappant là où ça fait mal – en coupant le financement de ses projets nuisibles. Il est temps que les banques et les réassureurs débranchent EACOP en s’engageant à ne pas financer ou assurer le projet, pour le bien des gens, de la nature et du climat.”
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