Nicolas Haeringer, porte parole de 350.org en France a déclaré :
“Nous ne doutons pas de la sincérité de Nicolas Hulot et de sa détermination. Nous savons qu’il pousse depuis de nombreuses années les gouvernements français comme étrangers à prendre des mesures ambitieuses en faveur du climat.
Mais, sans moyens, la détermination et la sincérité ne suffisent pas. C’est cette question des moyens qui est donc déterminante. Elle dépendra largement des arbitrages rendus à l’Élysée et à Matignon. Les positions passées, y compris récentes, d’Edouard Philippe (sur le nucléaire, sur Notre Dame des Landes, comme sur la transition énergétique) et d’Emmanuel Macron (sur les activités minières comme sur la nécessité de ne pas bloquer la recherche sur les gaz de schistes) ne sont pas de nature à nous rassurer. Les mobilisations climatiques sont donc plus importantes que jamais – d’autant que notre horizon est celui de la justice climatique, qui ne saura être obtenue sans justice sociale.
Nous veillerons tout particulièrement à ce qu’aucune des lignes rouges suivantes ne soient franchies :
- le développement de tout nouveau projet fossile doit être gelé – aucune nouvelle infrastructure charbonnière, gazière ou pétrolière (exploratoire comme d’exploitation) ne doit être construite en France (métropole comme outre-mer, zones maritimes incluses)
- les infrastructures fossiles existantes sur le territoire français (zones maritimes incluses) doivent être progressivement fermées
- les financements publics (investissements comme subventions) à l’industrie fossile doivent cesser immédiatement
- la sortie des fossiles ne doit pas se faire au détriment de la sortie du nucléaire : elles doivent être menées de front, par le développement des énergies renouvelables
- l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, aberration climatique, ne doit pas voir le jour et la ZAD doit être protégée comme espace d’expérimentation de pratiques alternatives.
Enfin, nous sommes convaincus que la transition vers des sociétés justes et durables implique une rupture avec nos modèles de production et de consommation, et notre modèle économique fondé sur l’extractivisme, ce qui passe notamment par l’abandon des traités tels que CETA et TAFTA.
Il s’agit à la fois d’une urgente nécessité et d’une opportunité unique de construire les emplois et l’économie de demain.”