17 juillet, 2020

Les activistes appellent les banques centrales et les gouvernements du G20 à investir l’argent public dans une #RéponseJuste

17 juillet, Europe — Alors que deux rencontres politiques cruciales ont lieu cette semaine, le Conseil européen et le G20, les activistes du mouvement climatique mondial se mobilisent pour exiger une relance juste et durable après la pandémie de Covid-19.

Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE se retrouvent en effet les 17-18 juillet pour un Conseil européen extraordinaire, tandis que les ministres des finances et les banques centrales des pays du G20 se réunissent le 18 juillet. Au programme de ces deux rencontres figurent les mesures inédites à prendre pour lutter contre la récession économique provoquée par la crise sanitaire.

  • Au Royaume-Uni : des activistes ont projeté une vidéo sur la Banque d’Angleterre et sur le bâtiment du  Trésor à Londre, appelant le gouvernement et aux décideurs à une relance juste #BuildBackBetter
  • En Allemagne, à Francfort : des activistes dont des membres locaux d’Ende Gelände et Fridays for Future ont bloqué le siège de la Banque centrale européenne demandant de mettre un terme au sauvetage de l’industrie fossile.
  • En Belgique, des activistes représentant les États européens ont remis aux dirigeants de l’UE qui participent au Conseil européen extraordinaire leurs exigences pour une relance juste et écologique.
  • Ailleurs dans le monde, des activistes ont formé une chaîne humaine au Bangladesh, brandi des banderoles en Afrique du Sud, et projeté sur des bâtiments publics au Brésil des messages en faveur d’une relance juste.
  • Plus de 20 000 personnes ont signé une pétition appelant les banques centrales et les pays du G20 à investir l’argent public dans une relance juste. Une lettre ouverte signée par les dirigeants de grandes organisations de la société civile reprend ce même message.

Nick Bryer, chargé de campagne en Europe chez 350.org commente : « Les banques centrales injectent actuellement des sommes colossales dans nos économies, mais elles n’ont pris aucune mesure pour exclure l’industrie fossile et les secteurs les plus émetteurs de carbone. Cela signifie qu’elles essaient de répondre à une crise tout en aggravant une autre crise. Certaines grandes banques centrales ont certes fait des déclarations encourageantes et insisté sur le fait qu’elles se préoccupent véritablement du climat, mais nous avons besoin d’actions concrètes et non de beaux discours. Elles doivent cesser de racheter des obligations d’entreprises émises par les producteurs d’énergies fossiles, et investir à la place dans une économie plus équitable et durable. »

C’est ainsi que des milliards d’euros sont mis sur la table cette semaine, puisque l’Union européenne s’apprête à approuver un fonds de relance de 750 milliards d’euros, tandis que tous les pays du G20 débloquent des centaines de milliards d’euros d’argent public pour atténuer le choc de la récession.

Or, il est clair que les décisions prises par les politiques et les banques centrales risquent de se traduire par un sauvetage massif des entreprises polluantes, qui ne fera qu’aggraver la crise climatique. C’est la raison pour laquelle les activistes exigent que les mesures financières destinées à lutter contre le Covid-19 bénéficient aux populations et non aux pollueurs.

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, s’est engagée à étudier comment la BCE peut intégrer les objectifs environnementaux dans son programme d’achats d’actifs de 2 800 milliards d’euros. Or, dans le cadre du plan de relance post-Covid, l’institution de Francfort a déjà racheté des obligations émises par au moins 38 producteurs d’énergies fossiles. Environ 132 milliards d’euros des rachats effectués pourraient donc bénéficier aux entreprises les plus polluantes telles que les compagnies aériennes ou les fournisseurs d’énergie.

Outre-Manche, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, a déclaré que l’institution tiendrait compte du risque climatique dans ses rachats d’obligations, mais uniquement quand la crise du Covid-19 sera passée. Dans le pays, près de 20 % du plan de sauvetage initial mis en place par la Banque d’Angleterre est allé aux gros pollueurs (sociétés gazières et pétrolières, compagnies aériennes et secteur automobile).

De nombreux dirigeants des pays les plus riches ont publiquement affirmé qu’une relance juste était nécessaire. Mais une nouvelle étude confirme que depuis le début de la pandémie, les pays du G20 ont d’ores et déjà affecté ou prévu d’affecter plus de 130 milliards d’euros aux énergies fossiles et autres industries polluantes

Dans le monde entier, les populations exigent que les dirigeants des banques centrales et les gouvernements des pays les plus riches en finissent avec leurs belles paroles et s’engagent dans une relance juste.

Ils doivent le faire en soutenant la création de millions d’emplois décents et écologiques, c’est-à-dire en investissant dans les énergies renouvelables et la décarbonisation des secteurs du transport, de la construction et de l’agriculture ; en annulant la dette souveraine des pays les plus pauvres ; et en repensant et refondant les services sociaux, la santé et l’éducation afin de mettre un terme aux discriminations et à l’exclusion sociale.

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