Charm El-Cheik, Égypte – L’Autriche a annoncé aujourd’hui dans le cadre de la COP27 qu’elle allouerait 50 millions de dollars aux « pertes et préjudices » climatiques. Cette annonce intervient quelques heures après l’engagement du Premier ministre écossais à contribuer à hauteur de 5 millions de livres sterling supplémentaires afin d’aider les pays en développement à faire face aux effets dévastateurs et inévitables de la crise climatique, grâce à des financements directs. Ainsi, cinq pays européens (Autriche, Écosse, Belgique, Danemark et Allemagne) se sont à ce jour engagés à financer le mécanisme de financement des pertes et des préjudices.
Conformément au consensus annoncé l’année dernière lors de la COP26 à Glasgow, le seuil à atteindre pour un financement climatique adéquat est d’environ 1 300 milliards de dollars par an. Il existe de toute évidence un fossé entre les fonds promis et les fonds nécessaire pour garantir que les communautés du monde entier bénéficient du soutien nécessaire pour répondre à la crise climatique.
Agnes Hall, directrice des campagnes mondiales à 350.org déclare : « Nous saluons les engagements de l’Autriche et de l’Écosse à financer les actions des nations les plus vulnérables pour répondre aux conséquences inévitables de la crise climatique. En tant qu’Européen·ne·s, il nous incombe la responsabilité historique de leur apporter notre soutien et notre solidarité. Les profondes inégalités entre les pays, ainsi que les différences majeures entre les émissions de carbone des pays d’Europe et d’Amérique du Nord et celles des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, trouvent leur source dans une longue histoire de traitement inéquitable. Toutefois, pour réparer ces injustices, les pays européens doivent aller beaucoup loin à Charm El-Cheikh et après.
Les gouvernements des pays les plus riches n’ayant pas tenu leur engagement d’allouer 100 milliards de dollars par an à la finance climatique pour aider les nations les plus pauvres à s’adapter à un climat changeant rapidement; la confiance à leur égard a été sapée et doit être reconstruite. Il est temps de reconnaître les erreurs du passé et d’agir avec décence et humanité. « Tout d’abord, davantage de pays européens doivent accélérer leur action et annoncer des engagements financiers concrets en faveur des pertes et des préjudices. Le bloc de l’UE doit s’assurer que les mécanismes et processus défaillants en matière de finance climatique soient corrigés au cours des deux prochaines semaines, et il doit créer un fonds d’intervention pour les pertes et préjudices ».
Joseph Sikulu, Directeur régional pour le Pacifique à 350.org affirme par ailleurs : « Le Pacifique accueille favorablement toutes les ressources engagées pour compenser les pertes des communautés touchées par le changement climatique. Les engagements de l’Écosse, de l’Autriche et d’autres pays coïncident avec la Déclaration d’urgence climatique de Kioa. Rédigée par les sociétés civiles du Pacifique, elle appelle les pays riches à déployer de nouveaux financements pour les pertes et les préjudices. Les peuples et les moyens de subsistance du Pacifique continuent de subir des dommages irréversibles en raison de la crise climatique, alors que nous y avons le moins contribué. Les représentant·e·s du Pacifique sont las·ses des négociations sur le climat et des promesses et engagements non tenus. Les pays du Nord ont la responsabilité de garantir que le financement des pertes et préjudices soit non seulement suffisant, mais également accessible aux personnes qui en ont le plus besoin ».
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Notes à l’attention des rédacteurs :
*Seuls quatre autres États (la Belgique, le Danemark, l’Allemagne et l’Écosse) se sont engagés à verser des sommes modestes au titre du financement des pertes et des préjudices, rompant ainsi avec d’autres pays riches qui s’opposent au paiement de ces sommes par crainte d’une spirale des responsabilités en raison de leur contribution démesurée au changement climatique. Cependant, l’Allemagne prévoit de mettre des fonds à disposition sur la base de son régime d’assurance « Bouclier mondial contre les risques climatiques ». Bien que le système assurantiel puisse avoir un rôle à jouer dans le financement de certaines dépenses liées au climat, les pertes et préjudices nécessitent un financement durable issu de sources fiables. Entre autres problèmes, les cotisations élevées peuvent créer d’importants écarts en matière de couverture, et des études ont en effet démontré que les pays les plus pauvres en bénéficiaient moins.
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