International – Aujourd’hui, des membres de la coalition #StopEACOP dont l’ONG 350.org, rejoints par des dizaines de collectifs et d’ONG dans le monde entier, ont organisé une journée d’action mondiale coordonnée pour demander aux banques Standard Bank, Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC) et Standard Chartered de se retirer du projet d’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (EACOP). Les actions ont eu lieu dans dix-sept villes – Londres, Paris, New York, Tokyo, Kampala, Johannesburg, Francfort, Bruxelles, Sendai, Nagoya, Fukuoka, Goma, Cape Town, Amsterdam, Toronto, Copenhague et Vancouver. Une action de cette ampleur en simultanée sur 4 continents et dans plus de 10 pays ciblant ces 3 banques est une première mondiale.
Les membres du mouvement demandent à ces banques de se retirer du projet EACOP, en soulignant la non-conformité du projet aux Principes de l’Équateur (PE), dont elles sont toutes trois signataires. Les PE font référence à un référentiel du secteur financier pour déterminer, évaluer et gérer les risques environnementaux et sociaux dans le cadre du financement de projets. Un rapport publié en 2022 par BankTrack, AFIEGO et IDI (Inclusive Development International) a évalué le projet EACOP et les champs pétrolifères associés à l’aune des normes internationalement reconnues en matière d’environnement et de droits de l’homme pour les institutions financières et a constaté de nombreuses violations.
La Standard Bank (Afrique du Sud) et la Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC) (Japon) sont les conseillers financiers des opérateurs du projet et aideraient à mettre en place un financement de projet de plusieurs milliards de dollars pour la construction de l’EACOP. Standard Chartered (Royaume-Uni) n’a pas exclu de financer le projet.
“L’implication de la Standard Bank et de la SMBC dans le projet d’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est en tant que conseillers financiers, en pleine conscience de ses impacts sur les personnes, la nature et le climat, témoigne d’un mépris flagrant pour l’avenir de notre planète et des générations à venir. Ces institutions financières et d’autres qui soutiennent des projets de combustibles fossiles nuisibles doivent reconnaître leur rôle dans la crise climatique qui dévaste les communautés. Il est temps que ces institutions fassent un effort conscient de transition vers des investissements plus durables et éthiques”, a déclaré Maxwell Atuhura, défenseur des droits environnementaux et directeur général de Tasha Research Institute Africa (TASHA).
Le projet EACOP menace de déplacer des milliers de familles et d’agriculteurs de leurs terres, de dégrader gravement des ressources en eau essentielles et des zones humides (Sites Ramsar), et de traverser de nombreux points sensibles de la biodiversité. La résistance des communautés au projet a déjà conduit à de nombreuses violations des droits de l’homme.
“Nous demandons instamment à la Standard Bank et à la SMBC de reconsidérer leur participation à l’oléoduc de l’Afrique de l’Est. Nos terres, notre eau et nos ressources naturelles font partie intégrante de nos moyens de subsistance et de notre culture, et cet oléoduc représente une menace importante pour notre bien-être et notre avenir. Nous implorons les banques de nous soutenir en donnant la priorité à la santé et à la sécurité de nos communautés, ainsi qu’à la préservation de notre environnement. Travaillons ensemble pour un développement durable qui profite à tous, au lieu de soutenir un projet qui ne fera que nuire à notre maison bien-aimée”, a déclaré Baraka Lenga, militant pour le changement climatique basé en Tanzanie.
À PROPOS D’EACOP
EACOP serait le plus grand oléoduc chauffé du monde, s’étendant sur près de 1 443 kilomètres au cœur de l’Afrique de l’Est. Le projet a déjà provoqué le déplacement à grande échelle de communautés locales et présente de graves risques pour les environnements protégés, les sources d’eau et les zones humides en Ouganda et en Tanzanie, notamment le bassin du lac Victoria, dont des millions de personnes dépendent pour leur eau potable et leur production alimentaire. Au pic de production, ce projet pourrait générer jusqu’à 34 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an, aggravant ainsi la catastrophe climatique.
Le 7 février de cette année, Inclusive Development International et 10 organisations de défense des droits de l’homme et de l’environnement en Ouganda et en Tanzanie, qui restent anonymes par crainte de représailles, ont déposé une plainte auprès du gouvernement américain, alléguant que le géant de l’assurance Marsh, basé à New York et membre du groupe Marsh McLennan, a violé les directives internationales en matière de conduite responsable des affaires en servant de courtier d’assurance pour le très controversé oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (EACOP).
Depuis son lancement, le projet s’est heurté à l’opposition des communautés touchées le long du tracé de l’oléoduc et de leurs défenseurs, ainsi qu’à la campagne mondiale #StopEACOP qu’ils ont construite.
Liens vers les visuels de l’action :
Ressources complémentaires :
- De nombreuses institutions financières, notamment des banques, des assureurs et des agences de crédit à l’exportation, ont déjà refusé de financer
EACOP. - En novembre 2022, l’assureur Britam Holdings a décidé de ne pas soutenir le projet EACOP après une évaluation des risques
- Le Parlement européen comndamne EACOP pour les violations des droits de l’homme qui lui sont associées en Ouganda et en Tanzanie.
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