Huit jours. Cela a été la durée de notre visite à Kampala où les participants GPS du Burundi et moi-même étions partis mi-mai avec un double objectif: d’une part chercher nos visa pour la Turquie où se tiendra d’ici un mois la très attendue conférence Global Power Shift et d’autre part initier les rencontres et discussions entre participants à cette conférence venus du Burundi, du Rwanda et d’Ouganda.

Le trajet Bujumbura-Kampala est long. Très long. 16 heures de voyage! Personnellement, je suis un habitué de ce trajet pour l’avoir parcouru plus d’une dizaine de fois. Ce dimanche matin au départ, je me faisais du souci pour mes collègues. Deux d’entre elles faisaient ce trajet pour la toute première fois. Et à ma grande surprise, peu de peine à l’arrivée. Certes un peu de fatigue mais beaucoup plus la joie et l’expectative de rencontrer les participants ougandais. Un d’eux Aaron, également organisateur de 350 basé à Kampala était venu à notre rencontre. Aaron avait arrangé le logement pour nos consœurs près de l’Université de Makerere et nous a offert un hébergement chez lui, geste fraternel que nous avons beaucoup apprécié !

Le lendemain fut consacré à la préparation et dépôt des dossiers de demande de visa, ce qui a été fait avec succès. Le jour suivant était prévue la première rencontre sous-régionale. Sept participants sur huit avaient répondu présents. Merveilleuse occasion de faire amplement connaissance, de partager l’état des lieux du mouvement climatique dans leurs pays respectifs, de discuter de l’exercice de cartographie climatique, l’implication des non-sélectionnés, des rôles des uns et des autres etc. Des idées riches et variées sur la meilleure façon de conduire cet exercice ont été échangées. Alors que les participants ougandais s’inquiétaient par rapport au manque de données du Rwanda et Burundi, leurs collègues ont rassuré que les contacts déjà faits à domicile sont rassurants et permettront de collecter les informations nécessaires à temps. L’équipe a également prodigué des conseils à Valentine (seule participante du Rwanda) sur la meilleure voie à adopter dans la conduite de la cartographie climatique au niveau national.

La cartographie climatique a dominé les débats à Kampala

Ce fut intéressant d’observer les interventions des uns et des autres, les propositions créatives et les stratégies effectives à mettre en œuvre avant et après GPS. A la fin de cette première réunion, l’équipe affichait une certain confiance et sérénité, déterminée à faire de son mieux  pour faire du RPS un vrai succès (même si aucune décision n’a encore été prise à ce sujet).

Deux jours plus tard, l’équipe s’est retrouvée pour cette fois-ci discuter des principes et valeurs devant guider le travail de l’équipe dans les mois à venir. S’inspirant des principes des groupes locaux 350, les participants ont notamment insisté sur l’inclusivité, la créativité, la communication claire et spontanée, la détermination, l’engagement, l’ouverture, le respect et le volontariat. Valeurs et principes forts qui une fois respectés contribueront surement à des résultats ambitieux et satisfaisants. Et sans tarder, ils ont évoqué la possibilité de doter leur équipe avec un nom et tenue spécifiques de l’équipe, des présentations de toutes sortes, y compris artistiques à faire à Istanbul ! Très curieux de voir à quoi cela ressemblera…

La question des attentes des participants a été évoquée. Ici, j’ai eu à préciser que 350 attend de chaque participant qu’il/elle fasse de son mieux en collaborant étroitement avec le reste de l’équipe nationale/régionale ainsi que les partenaires locaux et en suivant les instructions régulières.

Cette deuxième réunion a coïncidé avec la projection du film ‘Faire le Calcul’, occasion de non seulement apprendre davantage sur les chiffres terrifiants de l’industrie des combustibles fossiles mais aussi de discuter des rêves et inquiétudes que suscitent la découverte du pétrole dans l’Ouest de l’Uganda.

Au terme d’une semaine assez chargée passée à Kampala, deux d’entre nous ont pu avoir le visa à la date indiquée, deux autres le jour suivant. C’est avec un sentiment de joie et de satisfaction que les participants GPS et moi-même sont rentrés à la maison, fiers d’avoir bien accompli la mission. Mais au-delà de cela, l’équipe entière a énormément apprécié l’esprit de solidarité, d’entraide, de travail en équipe qui a marquée cette semaine, espérant le meilleur pour l’avenir. Ce même esprit caractérise les préparatifs de GPS dans d’autres pays comme le Benin, la Cote d’Ivoire et la RDC où les participants ont eu à faire de longs voyages pour l’acquisition de passeport ou visa et en ont profité pour rencontrer et échanger avec les autres activistes locaux, participants au GPS ou non.

Certes pour certains la route d’Istanbul paraîtra longue, mais la détermination observée est rassurante et les divers défis pas du tout effrayants pour les courageux participants!

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