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La France et la Chine viennent de rendre publique une déclaration commune sur le changement climatique. Elles y affirment leur attachement à ce que le sommet de Paris débouche sur un accord “ambitieux et juridiquement contraignant”, garantissant que le réchauffement global soit maintenu sous la barre des 2°C.

La feuille de route, pour ce faire est claire – François Hollande l’a lui-même tracée le 17 juillet dernier, lors du “sommet des consciences” : cela signifie “renoncer à utiliser 80% des ressources d’énergies fossiles facilement accessibles dont nous disposons encore”. Ainsi, la déclaration France-Chine signifie clairement que l’ère des combustibles fossiles est terminée.

Selon Nicolas Haeringer, chargé de campagne à 350.org France, “c’est là que le bas blesse, ces engagements sont quotidiennement contredits dans les faits par les politiques française comme chinoise. Ainsi, à la veille de cette déclaration, le gouvernement français annonçait sa volonté de reprendre les travaux de construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes. Quelques semaines auparavant, la France annonçait par ailleurs sa décision d’accorder de nouveau permis de forages exploratoires d’hydrocarbures. Et nous apprenons finalement qu’un accord sur le nucléaire de 22 milliards d’euros vient d’être signé avec la Chine alors que la sortie progressive du nucléaire est l’une des promesses de François Hollande. La lutte contre le réchauffement climatique ne doit pas passer par des technologies dangereuses et coûteuses. Le récent rapport de l’ADEME trace une ligne claire, vers un mix énergétique 100% renouvelable.

De son côté, les engagements chinois induisent un pic d’émission en 2030 – ce qui signifie donc que les émissions de gaz à effet de serre chinoises augmenteront chaque année au cours des 15 prochaines années… Rien de cela ne permet de tenir l’objectif d’un réchauffement contenu sous la barre des 2°C.

Présidente de la COP, la France doit faire preuve d’exemplarité – mais l’exemplarité ne peut ici se limiter à des mots et des déclarations. Elle ne peut exister qu’en actes : on ne négocie pas avec le climat.”

La transition vers un futur durable, 100% renouvelable, doit se faire dès maintenant : les engagements ne peuvent renvoyer à 2030 et après, sans rien dire sur ce qui sera fait d’ici 2020 et 2030. Cette déclaration doit donc s’accompagner de mesures précises et concrètes : fin immédiate des subventions publiques aux combustibles fossiles, moratoire sur tous les projets de forage, réorientation des investissements vers les renouvelables.

Le mouvement pour le climat en a conscience, qui s’organise désormais autour de la nécessité d’agir, sans attendre que les États ne se mettent d’accord sur des politiques publiques ambitieuses de réduction des émissions de gaz à effet de serre : blocages d’infrastructures, campagne de désinvestissement des combustibles fossiles, etc.

C’est là l’un des enjeux de la COP, en particulier des grandes mobilisations et actions du 12 décembre prochain.

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