Samedi dernier, le 30 mai, la vague d’opposition au pipeline Énergie Est qui surgit partout au pays a de nouveau pris de l’ampleur. Dans la petite communauté de Red Head près de Saint John, au Nouveau Brunswick, quelque chose de jamais vu s’est produit : plus de 700 personnes ont marché pour faire entendre leur opposition au projet d’oléoduc de TransCanada.

Cette véritable marée humaine, une première pour l’opposition à Énergie Est dans la province, a vu les peuples Autochtones, les syndicats, les pêcheurs, les étudiants, et les résidents de Red Head marcher côte à côte dans les rues paisibles de la communauté qui marque le point final de l’oléoduc.

C’est là que le gigantesque projet d’exportation des sables bitumineux acheminerait d’Alberta 1,1 million de barils de pétrole par jour et installerait un parc de réservoirs de stockage de 7,8 millions de barils de pétrole. Les conséquences locales inévitables d’un tel projet comptent la mise en péril de la survie de la baleine noire, la qualité de l’air pour les résidents de Red Head, et l’économie de pêche et de tourisme dans la baie de Fundy, qui génère actuellement 10 000 emplois.

First Nations singers lead the Red Head March.

Les Premières Nations à l’avant de la marche à Red Head (Photo par Robert Van Waarden)

Organisée par le regroupement citoyen local bénévole Red Head Anthony’s Cove Preservation Association, la marche était menée par les Premières Nations Woolostoc et l’Alliance de Paix et d’Amitié. Cette dernière, récemment formée, rassemble des peuples autochtones du Nouveau Brunswick et des organisations et résidents de la région dans un front commun face aux projets d’oléoduc et d’extraction et a proclamé une déclaration de protection de l’eau. Festive, familiale et haute en couleur, la marche est arrivée sur la plage de la baie de Fundy pour former une grande chaine humaine symbolique, à la suite d’une cérémonie sur la plage.

Démontrant la force d’un mouvement social qui s’étend partout où des projets destructeurs s’implantent, des gens de tous horizons ont convergé à Red Head. Jasmine Thomas et Geraldine Flurer de la Yinka Dene Alliance ont partagé leur expérience dans la défense du territoire face à l’oléoduc Northern Gateway en Colombie-Britannique. Sarah Lachance du Maine a parlé de la résistance locale au pipeline Montréal-Portland. Martin Poirier accompagné d’une délégation du Québec pour la campagne Coule pas chez nous a fait le parallèle entre Red Head et l’expérience de Cacouna, où le port pétrolier pour le projet Énergie Est a été annulé il y deux mois suite à l’opposition citoyenne grandissante.

 

Geraldine Flurer and Jasmine Thomas from the Yinka Dene Alliance at the End of the Line March.  On May 30, 2015, over 500 Canadian citizens and First Nations marched in Red Head, Saint John, at the End of the Line for the proposed Energy East pipeline. The people were protesting the proposed mega pipeline and the tank terminal that would destroy and the Red Head community and endanger the Bay of Fundy. If approved, TransCanada's Energy East pipeline would travel 4600km from Alberta to Saint John, New Brunswick, shipping 1.1 million barrels of crude oil and bitumen for export through the Bay of Fundy, a critical habit for Right whales and home to thousands of jobs in Tourism and Fishing.

Geraldine Flurer and Jasmine Thomas de la Yinka Dene Alliance (Photo de Robert Van Waarden)

The group from Quebec, Coule Pas Chez Nous, marches in solidarity with the residents of Red Head, Saint John. On May 30, 2015, over 500 Canadian citizens and First Nations marched in Red Head, Saint John, at the End of the Line for the proposed Energy East pipeline. The people were protesting the proposed mega pipeline and the tank terminal that would destroy and the Red Head community and endanger the Bay of Fundy. If approved, TransCanada's Energy East pipeline would travel 4600km from Alberta to Saint John, New Brunswick, shipping 1.1 million barrels of crude oil and bitumen for export through the Bay of Fundy, a critical habit for Right whales and home to thousands of jobs in Tourism and Fishing.

La campagne Coule pas chez nous du Québec (Photo de Robert Van Waarden)

Dans une ville où les projets industriels d’Irving jonchent le territoire et assurent une mainmise sur l’économie, la politique et la presse locale, une telle démonstration de force à Saint John n’est pas anodine. Preuve que cette mobilisation se fait remarquer, TransCanada a envoyé son porte-parole Tim Duboyce sur place à Saint John la journée même pour réagir à la marche.

Les pancartes « Red Head is not for sale » (Red Head n’est pas à vendre), plantées sur les terrains des résidents et affichées le long de la route dans la communauté démontrent bien le cœur du problème : que l’on considère cet endroit comme une ‘zone à sacrifier’ pour le bénéfice d’un gigantesque projet servant de puissants intérêts, alors qu’une plus grande diversité économique est nécessaire dans un coin du pays qui regorge de ressources alimentant l’industrie de la pêche et du tourisme. Dans un contexte d’austérité, l’emprise qu’exerce une compagnie comme Irving sur la politique locale rappelle l’influence démesurée de l’industrie des sables bitumineux sur les décisions prises par le Canada – et qui nous entrainent dans la mauvaise direction en matière de climat.

Mais le vent semble tourner pour les résidents à la fin du tracé d’Énergie Est, qui se mobilisent avec des milliers d’autres pour plus grande justice économique et environnementale. À l’heure où le secteur des énergies renouvelables au Canada génère plus d’emplois et de perspectives d’avenir que les projets des sables bitumineux, la population de l’Alberta au Nouveau Brunswick est prête à entamer la transition vers une économie qui respecte les droits autochtones, et protège nos écosystèmes et notre climat.

Ce samedi a signalé un véritable momentum dans le mouvement d’opposition aux sables bitumineux. Le 4 juillet, des actions simultanées seront organisées dans les Maritimes et partout au Canada pour démontrer que nous valons mieux que le pétrole sale. Cliquez ici pour participer à une action près de chez vous.

Pour voir le récapitulatif de la journée sur Twitter, cliquez ici.

People from all across New Brunswick and Turtle Island draw a Line in the Sand at the End of the Energy East Pipeline to put a stop to reckless fossil fuel projects. On May 30, 2015, over 500 Canadian citizens and First Nations marched in Red Head, Saint John, at the End of the Line for the proposed Energy East pipeline. The people were protesting the proposed mega pipeline and the tank terminal that would destroy and the Red Head community and endanger the Bay of Fundy. If approved, TransCanada's Energy East pipeline would travel 4600km from Alberta to Saint John, New Brunswick, shipping 1.1 million barrels of crude oil and bitumen for export through the Bay of Fundy, a critical habit for Right whales and home to thousands of jobs in Tourism and Fishing.

Chaine humaine sur la plage devant la baie de Fundy (Photo par Robert Van Waarden)

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