Les membres du Volontariat Action Mobilité à Idjwi, près de Bukavu à l’est de la RDC, conduits par Ephrem Hategeka Bwishe tentent de faire face à l’avancement de la sécheresse dans leur région causée par l’irruption de milliers rwandais et le déboisement massif en cours. La volonté est réelle mais les moyens insuffisants.
De larges territoires déboisés, abattage d’arbres pour couvrir les besoins de base des populations, course au bois pour fabriquer les briques, érosion des sols entraînant une insuffisante production agricole, menace d’une sécheresse imminente, disparition de certaines espèces animales… Tel est le spectacle qu’offre l’île d’Idjwi où rien ne semble stopper le déboisement en cours et son lot de lourdes conséquences pour la population.
Et pourtant, il y a moins de 10 ans, Idjwi offrait un tout autre visage. Le séjour des milliers de réfugiés rwandais dans la région et l’éclatement des deux guerres dans l’est de la RDC ont fait perdre à Idjwi sa splendeur. Des milliers d'arbres sont abattus chaque mois pour répondre à divers besoins. Ces arbres servent notamment à la cuisson des briques, la construction des charpentes, la fabrication des meubles et des pirogues. La forêt Nyamusisi (au milieu d'Idjwi) a été lotie par les deux chefs coutumiers, les arbres ont cédé la place aux champs et aux maisons.
Volontariat Action Mobilité-VAM en sigle-une ONG locale œuvrant dans les secteurs de la protection environnementale, sécurité alimentaire et santé a décidé de prendre les devants pour faire face à cette situation. Du plaidoyer local et international à la mobilisation des autorités et communautés en passant par la création des pépinières, VAM est sur tous les fronts. Le 10 octobre dernier, VAM a participé à la Fête Mondiale du Travail en plantant 7.500 arbres dans les villages de Kilala, Cegera et Mubale.
Ephrem Bwishe Hategeka, coordinateur de VAM est plus que jamais déterminé à mener au bout sa campagne de reforestation. « Notre objectif est de restaurer l’écosystème d’Idjwi d’ici 2015. Nous savons que c’est une longue bataille, les défis sont énormes et les besoins très nombreux, mais nous y parviendrons ».
L’initiative de VAM mérite un appui et une attention particulière pour atténuer les effets du changement climatique dans cette région du Congo. C’est la survie de plus de 200.000 âmes vivant sur cette île qui en dépend. La Fête Mondiale du Travail du 10/10/10 a montré que la mobilisation sur place gagne du terrain. Mais les moyens matériels et financiers restent insuffisants.