Un groupe internationale de scientifiques a publié un article le 24 Septembre dans la revue Nature sur le défi que l’humanité doit affronter si elle veut continuer à habiter une planète stable: Un contrat comportant neuf lignes rouges qui sont fondamentales pour conserver
"Ce message devrait avoir des implications profondes lors de futures négociations sur le changement climatique" a expliqué Johan Rockström à Público.es, un chercheur de l’Université de Stockolm (Suède).
Selon les experts, l’usage de combustibles fossiles depuis
1. Emissions de CO2 débridées
L’augmentation des émissions de CO2 est une des limites qui ont déjà été dépassées. Les émissions actuelles sont de 387 parties par million (ppm), alors que, avant
Selon Público, dans un commentaire sur l’article de Rockstöm, le physicien Myles Allen de l’Université d’Oxford souligne que fixer une limite de 350 ppm éviterait le vrai problème: l’augmentation des températures de 2º C par rapport au niveau préindustriel.
2. Accélération de l’extinction des espèces
Actuellement, le rythme de l’extinction des espèces est de 100 à 1000 fois plus rapide que celui d’avant
3. Le cycle du nitrogène: l’homme "fixe" plus de nitrogène que
L’agriculture extensive dépend des fertilisants qui contiennent du nitrogène comme élément essentiel pour les plantes. Malgré les progrès survenus dans le rendement de la production agricole, ces produits présentent un important danger pour l’environnement. Une grande partie des dérivés du nitrogène finissent par contaminer les aquifères en produisant des gaz qui favorisent le réchauffement climatique. Les experts proposent de réduire la production de nitrogène de 75%.
4. Les océans s’acidifient: à cause de l’excès de CO2, qui menace les coraux et les mollusques, les eaux des océans deviennent plus acides.
Ce processus touche des espèces qui sont très sensibles aux changements de pH, en affectant la capacité de générer les produits résidents de certains organismes qui composent leurs coquilles, essentielles pour leur survie, entraînant des effets sur d’autres espèces. Les experts proposent de prendre comme mesure l’abondance dans l’eau d’aragonite, un des composants des coquilles de mollusques dont la saturation dans l’océan diminue depuis l’époque préindustrielle. Ils proposent une limite de saturation de 2,75, face à la limite actuelle qui est de 2,90.
5. De l’eau douce limitée: l’être humain a besoin de 2.600 kilomètres cubiques d’eau par an. Le seuil de risque se situe à 4.000 Km3.
On estime que 25% des bassins fluviaux du monde se tarissent avant d’atteindre les océans à cause de la voracité humaine et d’un grand manque de contrôle en ce qui concerne l’usage de l’eau douce.
La perte en eau douce, au dire des experts, aura des conséquences triples: perte de l’humidité des sols aggravée par la déforestation, déplacement des écoulements et impact sur le volume des précipitations.
6. Changements dans l’usage de
La transformation de bois et autres écosystèmes en terres agricoles s’est produit à un rythme annuel de 0,8% dans les 40-50 dernières années. À l’exception des pôles, selon les experts, pas plus de 15% de la superficie de
7. Le phosphore et la catastrophe dans les mers
De même que pour le nitrogène, l’abus de fertilisants dans l’agriculture a provoqué une surdose de phosphore dans la mer, ce qui constitue une menace pour la vie océanique. Les experts alertent sur la quantité de phosphore (neuf millions de tonnes) provenant principalement des fertilisants agricoles qui finissent dans les océans. Cette surdose en phosphore épuise l’oxygène des eaux marines. Les limites de tolérance ont déjà été dépassées dans certains estuaires et systèmes d’eau douce, mais des experts affirment que maintenir la quantité actuelle sans l’augmenter pourrait conserver les flux de phosphore actuels.
8. Réduction de la couche d’ozone
Grâce au protocole de Montréal, la concentration des produits chimiques qui détruisent l’ozone dans l’atmosphère a diminué de presque 10%. Cependant la capacité de regénération de l’ozone est très lente, les experts proposent une limite globale dans la diminution d’ozone de 276 unités Dobson, la limite actuelle étant de 283 et la préindustrielle de 290.
9. Les aérosoles
De nombreuses publications établissent un lien entre l’accumulation de particules en suspension et les changements du climat, puisqu’elles reflètent la radiation solaire ainsi que la formation de nuages, ce qui affecte les cycles des précipitations. Etant donné la nature complexe des différentes particules, il est difficile d’établir une valeur-limite unique comme seuil pour la contamination.
Links:
https://www.nature.com/nature/journal/v461/n7263/pdf/461472a.pdf