30 mai, 2018

Des militants interpellent le régulateur de l’énergie sur le projet de gazoduc France-Espagne

Première phase du projet d’interconnexion gazière MidCat (Midi-Catalogne), le STEP (South Transit East Pyrenees) est un gazoduc de 227 kilomètres de long, traversant la frontière franco-espagnole. En France, il impacterait les populations des départements de l’Aude et des Pyrénées orientales. Sous la pression du gouvernement espagnol et de la Commission européenne qui en ont fait un projet hautement politique et prioritaire, le projet avance. La France, elle, se montre attentiste sur le sujet. Le dossier est en cours d’instruction auprès de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), qui doit donner ou non l’autorisation au promoteur français du projet Teréga d’investir sur le réseau gazier d’ici 4 à 5 mois.

Contrairement à ce que les promoteurs du projet avancent, le rapport des Amis de la Terre (1) démontre que MidCat et son sous-ensemble STEP soulèvent de sérieux doutes en termes d’intérêt géopolitique, de viabilité économique et d’impacts environnementaux et climatiques. Les militants des Amis de la Terre et d’ANV-COP21 ont ainsi organisé une séance de STEP en plein Paris pour pour interpeller la CRE sur la nécessité de bloquer le projet avant qu’il ne soit trop tard.

Le projet est l’exemple parfait des infrastructures gazières qui se développent en Europe : totalement inutile pour la sécurité d’approvisionnement des pays, non-viable économiquement et contraire aux engagements climatiques de l’Union européenne dans le cadre de l’Accord de Paris.“ déclare Cécile Marchand, des Amis de la Terre. “Pourtant, le STEP a des chances de se réaliser si la CRE ne barre pas la route aux opérateurs et si M. Macron se couche face à la pression diplomatique de l’Espagne et de la Commission européenne” poursuit-elle.

La résistance grandit des deux côtés de la frontière et la solidarité est forte entre les communautés affectées par le gaz à travers l’Europe et le monde (1). Le gazoduc dégraderait les terres et polluerait les eaux de la région, déjà dangereusement affectées par les dérèglements climatiques. Les citoyens savent pertinemment que ce projet est inutile et dangereux, et ils se mobiliseront pour qu’il ne voit pas le jour. Les élus locaux leur emboîtent déjà le pas.“ ajoute Clémence Dubois, de 350.org.

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