Cher.e ami.e,

Un an après la signature de l’accord climatique de Paris, le pacte conclu par les 197 parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est en péril. Alors que 2016 est l’année la plus chaude jamais enregistrée, les chef.fe.s d’État ont continué à cautionner des projets fossiles incompatibles avec leurs engagements en matière climatique. Le pays le plus pollueur de l’histoire vient par ailleurs d’élire président quelqu’un qui estime que le changement climatique est un ‘canular’.

Avec un cynisme irresponsable, des dirigeant.e.s du monde entier utilisent déjà de cette élection comme un prétexte pour remettre en cause leurs engagements climatiques comme démocratiques et opter pour plus de répression et plus d’énergie sale.

Nous, militant.e.s de tous les continents qui luttons depuis si longtemps pour la justice sociale, l’action climatique et un futur réellement juste, considérons que les circonstances actuelles impliquent de revoir nos ambitions à la hausse, plutôt que de faire marche arrière. Certes le futur président des États-Unis envisage de trahir les engagements moraux, diplomatiques et juridiques à lutter contre le changement climatique. Il s’oppose en cela à la vaste majorité de ses citoyen.ne.s. Mais dans ce contexte, le reste du monde doit accélérer la transition vers un futur libéré des combustibles fossiles, au lieu de suivre le futur président des États-Unis dans les bas-fonds du déni et de l’inaction.

La conférence de Marrakech (Maroc) réunissant les pays signataires de l’accord de Paris a pris fin ce vendredi, par la publication d’une lettre dans laquelle ils exposent comment ils entendent mettre en œuvre leurs engagements. Cela ne suffira pas. Nous n’avons plus besoin de beaux discours et de belles promesses : nous avons besoin d’actions concrètes. Agir commence notamment par l’arrêt immédiat du développement de tout nouveau projet charbonnier, gazier ou pétrolier, et le financement d’une transition socialement juste vers un futur 100 % renouvelable.

Au cours de ces quinze jours de négociations, nous avons toutefois appris d’excellentes nouvelles : 48 pays du Sud, parmi les plus vulnérables au réchauffement climatique, se sont engagées dans la voie d’un développement fondé sur une énergie 100 % renouvelable, plutôt que sur les combustibles fossiles du passé. Cette annonce est un parfait exemple du volontarisme dont chaque pays devrait faire preuve, et de l’ambition qui doit être celle de chacun.e d’entre nous.

En matière climatique, nous savons en effet que le vrai pouvoir n’est pas entre les mains de celles et ceux qui nous dirigent, mais entre nos mains à nous tou.te.s qui construisons ce vaste mouvement pour le climat. Donald Trump n’a en outre aucun pouvoir sur les choix industriels du reste de la planète. Son élection ne saurait par conséquent servir d’excuse à l’inaction dans les autres pays. Bien au contraire : la victoire de Trump nous rappelle manière brutale que le monde ne peut attendre. Nous devons geler le développement de tout nouveau projet fossile. Maintenant.

Ce mouvement – notre mouvement – doit pour cela redoubler d’ambition sans plus attendre. Nous ne nous laisserons pas bâillonner par la restriction de l’espace démocratique ou par des attaques ciblant les activistes, pas plus que nous ne nous laisserons gagner par le découragement, la résignation ou le cynisme qu’ils engendrent. Aujourd’hui, plus que jamais, la seule action authentique est l’action immédiate.

Gardons espoir,

Nicolas

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