En 2015, au moins trois défenseur.e.s de l’environnement ont été tués chaque semaine, tandis que des centaines d’autres ont subi des intimidations, reçu des menaces de mort ou été arrêté.e.s. Ces militant.e.s se battent pour protéger de la destruction les terres, les océans, les rivières et les forêts, et pour que les combustibles fossiles restent sous terre, parce que c’est le seul moyen de limiter le réchauffement à 1,5 °C. À cette fin, ils et elles ont besoin de la reconnaissance juridique, de la sécurité et de la protection de l’État.

Voilà le message que nous souhaitons formuler ce samedi durant les négociations climatiques de la COP22, qui se déroule à Marrakech (Maroc). En partenariat avec Amnesty International et Track0, nous voulons insister sur les risques accrus qu’encourent les défenseur.e.s du climat dans leurs actions contre les industries extractives.

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Mettre fin à l’extraction des combustibles fossiles pour limiter le réchauffement à 1,5 °C nécessitera que le mouvement mondial redouble d’efforts dans les mois et années à venir. À cet égard, les « défenseur.e.s de l’environnement » constituent une force d’action essentielle dans la mise en œuvre de l’accord de Paris et des objectifs de développement durable. Les États doivent reconnaître l’importance du travail des défenseur.e.s de l’environnement et les risques incroyablement élevés qu’ils encourent, en leur offrant une reconnaissance et une protection juridique

Retrouvez-nous en direct de l’événement ici.

Intervenants :

Victoria Tauli-Corpuz est la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits des peuples autochtones. Spécialiste des droits humains, Victoria se concentre essentiellement sur les droits des populations autochtones et des femmes, ainsi que sur le droit au développement et à un environnement sûr et durable. En tant qu’organisatrice communautaire et créatrice d’institutions et de mouvements, elle a contribué à la mise en place et au renforcement d’organisations locales autochtones et de formations autochtones régionales et internationales.

Roberto Marques est chef du groupe ethnique des Anace. Il est très engagé dans la lutte contre les intérêts charbonniers et la fracturation hydraulique dans le nord-est du Brésil.

Hindou Oumarou Ibrahim est originaire de la communauté pastorale des Mbororo, au Tchad. Elle est coordonnatrice de l’Association des femmes peules et autochtones du Tchad (AFPAT) et coprésidente du Forum international des peuples autochtones sur le changement climatique, qui représente les populations autochtones à la CCNUCC.

Mohamed Ed-Daoudy est né à Imider, au Maroc. Il est membre du comité communication et médias de « Movement on the road 96 », un mouvement social créé à Imider. Depuis cinq ans, cette organisation tient un sit-in permanent sur le mont Alleban, dans le massif de l’Atlas, pour protester contre l’exploitation d’une mine d’argent à proximité d’Imider. Ce sit-in a été lancé en août 2011 par des étudiants locaux qui réclamaient des emplois dans la mine. Leurs exigences se sont ensuite élargies afin d’inclure des préoccupations environnementales, telles que l’utilisation par la mine des sources d’eau locales au détriment des besoins de la population et des activités agricoles, ou encore la pollution émise par les déchets toxiques rejetés par la mine. Depuis, plusieurs protestataires ont été arrêtés, poursuivis en justice et condamnés sur la base de charges visiblement inventées de toutes pièces.

Winona Jalisa Kisino est une jeune déléguée de la République des îles Marshall. Elle est « défenseure de la Terre » au sein de « Jo-Jikum », une organisation basée à Majuro (îles Marshall) qui lutte contre la crise du changement climatique à laquelle les atolls de faible altitude comme les îles Marshall sont confrontés Elle est mère de deux filles de moins de 5 ans.

Modérateur : Savio Carvalho, conseiller senior sur les questions de développement international et de droits humains au secrétariat international d’Amnesty International. Il travaille depuis plus de vingt ans sur le développement international et les droits humanitaires et humains en Asie du Sud et centrale, en Afrique de l’Est et en Europe. Il se concentre actuellement sur le renforcement des liens entre développement et droits humains. Il dirige également le travail d’Amnesty International concernant l’Agenda 2030.

 

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