Le mois de mars a été particulièrement difficile pour moi car j’ai vu mon pays bien-aimé, le Malawi, ainsi que le Mozambique, être ravagés par le cyclone Freddy. Les vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux étaient choquantes et vraiment déchirantes. Le pays est en état d’urgence, plus de 500 personnes ont perdu la vie et plusieurs centaines sont toujours portées disparues.

Le Malawi fait partie des pays les plus pauvres du monde, ce qui signifie que nous n’avons pas les structures, les fonds ou les systèmes en place pour faire face à de tels dégâts climatiques. Ces tempêtes dévastatrices ont heurté le sud de l’Afrique quelques jours avant la publication par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de son dernier rapport de synthèse qui nous avertit que la crise climatique frappe plus durement les lieux et les populations les plus vulnérables, et que notre fenêtre d’action se referme rapidement.

Ces dernières semaines, les populations du Malawi et du Mozambique en ont payé le prix, comme beaucoup d’autres qui se trouvent en première ligne à travers le monde. La science est claire : les solutions pour mettre fin au réchauffement climatique sont disponibles et viables, et il nous faut agir avec audace, rapidement. Ce n’est qu’en faisant collectivement pression avec le mouvement pour le climat que nous pourrons empêcher des pays comme le mien de payer le prix fort pour une situation dont ils ne sont en rien responsables.


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Dernières nouvelles du front

Un dernier avertissement du rapport du GIEC

Les rapports du GIEC sont bien connus du mouvement climatique. Ils font partie des documents les plus attendus et informent le monde sur l’aspect scientifique de la crise climatique, montrant ce qui est nécessaire pour limiter le réchauffement climatique au-dessous de 1,5 °C. Ils sont importants car ils donnent une base scientifique à nos demandes et traduisent notre vécu en données scientifiques mesurables.

Le dernier rapport a été publié le 20 mars. Le 6e rapport d’évaluation, ou AR6, fait la synthèse des huit dernières années de recherche scientifique. Et il adopte une perspective intéressante, affirmant au monde que nous avons besoin d’un changement de système économique. En pratique, cela signifie que nous devons totalement abandonner les énergies fossiles et mettre en œuvre des « parcours d’atténuation ambitieux… dans les structures économiques existantes », en tenant compte de la distribution des richesses.

Un point très prometteur mentionne également qu’il est encore possible d’atteindre l’objectif de 1,5 °C, si nous prenons immédiatement des mesures audacieuses pour le climat. Le rapport ne laisse aucun doute sur la voie que nous devons suivre à l’avenir, tous·tes ensemble. Et la justice climatique en est un élément fondamental. Les cyclones, la sécheresse, les inondations, glissements de terrain, vagues de chaleur, la pénurie d’eau et les maladies transmises par l’eau affectent beaucoup plus durement les femmes, les personnes âgées et les populations les plus pauvres. Et ceci de manière exponentielle avec la montée des températures.

Chaque dixième de degré de réchauffement que nous pouvons empêcher est important. Un changement vraiment transformationnel repose sur la collaboration de toute l’humanité pour lutter contre le changement climatique.

Le jargon scientifique du climat expliqué

Voies, dépassement, atténuation… Nous sommes nombreu·x·ses à lire des articles sur les rapports du GIEC dans les journaux, avec des données déjà digérées par les journalistes. Mais même si c’est le cas, certains mots du jargon utilisé peuvent être difficiles à comprendre.

Activistes lors d’une action menée pendant la COP27 à Sharm El-Sheikh

Savoir, c’est pouvoir. Et nous pensons que la science du climat doit être accessible. C’est pourquoi nous avons préparé un petit lexique avec quelques-uns des principaux termes pour mieux comprendre ce dernier rapport du GIEC. Consultez-le pour vous familiariser avec le jargon de la climatologie !

En Savoir Plus
Un Pacifique zéro fossile

Rien que ce titre devrait vous donner des frissons. Un bloc de six pays du Pacifique (Vanuatu, Tuvalu, Tonga, Fidji, Niué et les îles Salomon) se sont engagés pour un ‘Fossil Free Pacific’ et se sont mis d’accord sur de nouvelles voies de développement adaptées au Pacifique et basées sur une énergie 100 % renouvelable. Parmi les points cités figurent « une accélération drastique du déploiement des énergies renouvelables et des technologies sobres en énergie dans tous les secteurs », et « l’élaboration d’un plan national de transition équitable ».

Cet engagement a lieu après que Vanuatu a été frappé par deux cyclones meurtriers et un tremblement de terre en 48 heures.

Ces nations insulaires du Pacifique sont similaires aux pays comme le Malawi, elles n’ont quasiment aucune responsabilité historique dans la crise et se trouvent pourtant plongées dans le chaos suite à la montée du niveau des océans et aux phénomènes climatiques extrêmes. Leur engagement est admirable et elles demandent à d’autres pays de les rejoindre dans un abandon équitable du charbon, du pétrole et du gaz. Elles veulent créer un monde meilleur, plus juste, un monde où les énergies fossiles n’existent pas et où les populations en première ligne comme les leurs n’ont pas à payer le prix fort.

La justice climatique aujourd’hui

… parce que demain sera trop tard.

Crédit photo : SEECTO / 350 Bangladesh

Le 3 mars, des centaines de milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées pour réclamer la fin du financement des énergies fossiles dans une nouvelle vague de grèves pour le climat organisées par Fridays for Future. Les actions ont eu lieu un peu partout à travers le monde, au Bangladesh, à Berlin, en Autriche, au Kenya et ailleurs, avec le slogan #TomorrowIsTooLate (demain il sera trop tard). La plupart de ces actions avaient un thème commun, des bannières et des pancartes réclamant la « justice climatique maintenant ». Chaque manifestation était unique en son genre pour chaque pays, certains apportant leur culture locale dans le spectacle.

Ce mouvement annuel mondial est toujours un moment que j’attends avec impatience car les populations viennent en masse appeler les gouvernements et les dirigeant·e·s à assumer la responsabilité de la crise climatique dans laquelle nous nous trouvons.

Les profits de l’industrie des énergies fossiles ne sauveront pas notre planète, ni toutes ces populations vulnérables qui subissent aujourd’hui les effets de cette crise. Les mouvements croissent au niveau mondial, et de plus en plus de gens se rassemblent pour réclamer la justice climatique.

À voir absolument

L’inégalité des genres et le changement climatique sont profondément liés. La crise climatique exacerbe les tensions sociales, politiques et économiques dans les contextes où les femmes sont les plus vulnérables. Plusieurs études montrent également que les femmes sont plus susceptibles de mourir des effets du bouleversement climatique, et moins susceptibles d’être secourues en cas de catastrophes. Les femmes sont souvent les victimes du réchauffement de notre monde, mais elles mènent aussi la lutte pour trouver des solutions.

Pour marquer dignement la Journée internationale de la femme, notre équipe a pu s’asseoir avec des femmes qui sont aux premières lignes de notre lutte. Nous avons voyagé jusqu’à Sumatra, en Indonésie, où nous avions entendu parler des femmes de Pangkalan Susu. Elles s’opposent farouchement à une centrale thermique au charbon qui met leurs vies en danger, entraîne d’énormes pertes et menace leurs moyens de subsistance.

Elles se battent pour un avenir zéro fossile, et nous sommes solidaire de leur lutte !

Voir la vidéo

LE POUVOIR EST ENTRE VOS MAINS

Réformer la Banque mondiale.

J’ai rapidement consulté Google sur la Banque mondiale pour mieux comprendre et expliquer ceci. Selon leur site web, il s’agit d’un « partenariat international unique qui lutte contre la pauvreté dans le monde à travers des solutions durables ». Les solutions durables sont principalement ce dont nous parlons dans le mouvement pour le climat, car nous devons abandonner complètement les énergies fossiles. Elles ne sont pas durables et il nous faut une énergie propre.

Pour y parvenir, il faut que cette institution mondiale finance des solutions à base d’énergie renouvelable. Il faut qu’elle se réforme et nous devons veiller à ce que ses politiques de prêt et ses financements aient pour priorité l’équité et une transition juste. Aujourd’hui, si vous ne le saviez pas encore, la Banque mondiale accueille un nouveau président, Ajay Banga. C’est pourquoi nous exprimons nos demandes maintenant, pour qu’à son arrivée, la réforme de la Banque mondiale pour relever le double défi de la crise climatique et de la crise économique soit en priorité sur sa liste de tâches.

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BOOSTEZ VOTRE MILITANTISME

Vous pensez qu’il va pleuvoir aujourd’hui ?

Eh bien, peut-être pas. En effet, selon le GIEC, les quantités de précipitations vont diminuer de manière drastique dans un proche avenir dans certaines parties du monde si nous n’arrêtons pas maintenant de brûler des combustibles fossiles.

Quel meilleur sujet de conversation autour d’un café, d’un thé ou d’une bière que la situation de notre climat, et comment agir pour notre avenir ?

Plus sérieusement, la publication du dernier rapport est une excellente opportunité d’engager la conversation avec les personnes qui ne sont pas familières de la crise climatique et de les amener à notre mouvement. Avec les données irréfutables aujourd’hui disponibles et l’attention que lui accordent les médias, c’est l’appât idéal pour attirer vos proches vers la lutte pour le climat !

Pour vous aider dans ces conversations, nous avons sélectionné un site web qui explique tous les principaux faits scientifiques du dernier rapport du GIEC. J’espère que vous prendrez le temps de bien vous en imprégner, et de les diffuser autour de vous !

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AUTRES NOUVELLES


Citation du mois

« La lutte contre le changement climatique est une tâche difficile, complexe et constante sur des générations. Nous, la communauté scientifique, énonçons les faits d’une réalité décourageante, mais nous indiquons également les perspectives d’espoir qu’offre un changement transformationnel concerté, authentique et mondial. »

– Hoesung Lee, président du GIEC

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