La première est une réunion de tous les dirigeant.e.s des États membres de l’Union Européenne, qui se réunissent pour discuter de la réponse économique de l’UE à la crise de Covid-19, et du budget commun de l’UE pour les sept prochaines années. 

La seconde est une réunion de tous les ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales des plus grandes économies du monde, le G20. Lors de ces deux réunions, les dirigeants vont discuter de la manière de dépenser des billions de dollars, des sommes inimaginables. Une partie de cet argent provient des impôts. Une partie sera empruntée. Une grande partie de cet argent provient des banques centrales, comme la Banque centrale européenne. 

La question évidente est la suivante : où ira tout cet argent ? 

Il y a là une énorme opportunité, et un risque tout aussi énorme. Si nos dirigeants choisissent de saisir cette opportunité, ils pourront alors s’attaquer à plusieurs crises à la fois. Les billions de dollars alloués à la relance économique peuvent servir à créer des emplois décents, à investir dans les services publics essentiels et à accélérer rapidement la sortie des combustibles fossiles. 

Mais s’ils n’y parviennent pas et décident plutôt d’utiliser l’argent public pour maintenir un système défaillant, nous verrons les inégalités augmenter à des niveaux de plus en plus obscènes, au sein des pays et entre eux, et la crise climatique devenir incontrôlable. 

La plupart de ces décisions de dépenses sont prises par les gouvernements, mais les banquiers centraux présents dans la salle ont également une grande influence. Ils aiment à prétendre qu’ils opèrent indépendamment des gouvernements, mais le fait qu’ils assistent tous à la même réunion est un rappel utile que leurs différents domaines de responsabilité sont en fait étroitement liés. Par exemple, si les gouvernements disent vouloir investir de manière significative dans les énergies renouvelables, les banques centrales peuvent s’engager à fournir les fonds nécessaires à cette fin. 

Une grande partie de l’argent que les banques centrales injectent dans l’économie va directement aux entreprises, plutôt qu’aux gouvernements. Jusqu’à présent, la Banque centrale européenne n’a imposé aucun critère quant aux types d’entreprises qui peuvent ou non en bénéficier – ce qui signifie que certaines des entreprises les plus destructrices du monde, comme Shell et Total, reçoivent de l’argent public. En tant que régulateur du secteur financier, les banques centrales ont également un rôle clé à jouer dans le pilotage des activités des banques commerciales. Elles peuvent les inciter à prêter de l’argent aux entreprises qui sont utile à la société, et rendre la tâche plus difficile pour prêter aux grands pollueurs. 

C’est pourquoi il est si important de maintenir la pression sur les banques centrales, tout en appelant les gouvernements à mettre en place un véritable Green New Deal à l’échelle mondiale. L’histoire sera un juge sévère pour ces dirigeants s’ils nous laissent tomber en ce moment.

Rejoignez-nous : il est temps que nos demandes pour une reprise verte et juste trouve un écho auprès des dirigeants mondiaux et européens lors de la réunion du G20 et du sommet du Conseil de l’UE la semaine prochaine !

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