Par Landry Ninteretse, le 22 mars 2016

Les ressources hydriques sont importantes tant pour la société que pour les écosystèmes. Qui plus est, l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement adéquats est vital à tout être humain. Notre santé à tous dépend d’un approvisionnement fiable en eau potable de qualité. Nous avons besoin d’eau pour l’agriculture, la production d’énergie, la navigation, la manufacture, etc. Aujourd’hui, 650 millions de personnes, soit 10 % de la population mondiale, ne bénéficient cependant pas d’un accès à une eau salubre, ce qui les expose à des maladies infectieuses et à un risque de mort prématurée.

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Un pasteur récolte de l’eau de boisson dans une source contaminée, dans le nord de la Tanzanie. Comme 650 millions d’autres habitants de la planète, il n’a pas accès à une eau salubre.

 

La pression sur les ressources hydriques n’a cessé de s’accentuer au fil des décennies en raison de la croissance de la population et de la multiplication d’activités humaines de plus en plus sophistiquées et gourmandes en eau. Cette pression sera probablement exacerbée par le changement climatique. De nombreux pays du globe, en particulier sur le continent africain, sont actuellement confrontés à des problèmes d’approvisionnement en eau et de qualité de l’eau. La quantité d’eau disponible est limitée et sa qualité douteuse, tandis que l’augmentation de la population continue de faire gonfler la demande année après année.

Comme l’indique le dernier rapport du GIEC, le réchauffement des lacs et cours d’eau lié au climat au cours des dernières décennies modifie la composition en espèces, l’abondance des organismes et la productivité des écosystèmes d’eau douce. Toujours à cause du réchauffement, on observe une stratification prolongée de nombreux lacs, s’accompagnant d’une diminution de la concentration en nutriments dans la couche de surface et d’une déplétion durable en oxygène dans les couches plus profondes. Depuis les années 1970, les sécheresses sont devenues plus fréquentes, en particulier dans les régions tropicales et subtropicales, abaissant la cote de certains lacs au Tchad, au Zimbabwe, en Zambie et au Malawi.

La qualité de l’eau est également menacée dans les zones qui ont connu des précipitations supérieures à la moyenne. Les pays d’Afrique de l’Est qui ont été frappés par les fortes précipitations imputables à El Niño, tels que le Kenya, l’Éthiopie et la Somalie, ont ainsi dû affronter des problèmes d’infrastructures hydrauliques liés à l’incapacité des systèmes d’égouts et des stations d’épuration à absorber les volumes d’eau accrus. L’une des conséquences directes de ces pluies diluviennes est l’intensification du ruissellement vers les cours d’eau et les lacs. Ce ruissellement entraîne l’accumulation de sédiments, de déchets d’origine animale et d’autres polluants dans les systèmes d’approvisionnement, ce qui les rend inexploitables, dangereux ou requiert un traitement de l’eau.

La Journée mondiale de l’eau que nous célébrons aujourd’hui est une excellente occasion d’appeler les entités qui ont investi et continuent d’investir dans l’industrie fossile à renoncer à leur désastreuse ambition.  Ces investissements aggravent une situation déjà difficile pour des millions de personnes. Les quantités grandissantes d’eau utilisées par cette industrie devraient être mobilisées pour satisfaire l’un des besoins les plus fondamentaux de l’être humain. Aujourd’hui, nous le disons d’une seule voix : l’eau pour les gens d’abord !

 

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