Cette newsletter est également disponible en anglais.
Vous l’avez vu ces dernières semaines, la militante pour le climat Greta Thunberg, accompagnée de 11 autres activistes dont l’eurodéputée Rima Hassan, a pris la mer pour apporter de l’aide d’urgence et de l’attention aux victimes du génocide qui se déroule actuellement en Palestine. Des milliers de personnes ont manifesté à Los Angeles et ailleurs contre l’acharnement immoral du gouvernement contre les immigrant·e·s. Et nous les soutenons.
On nous demande souvent : Pourquoi ne vous contentez-vous pas des questions liées au climat ? Pourquoi y mêler la politique et d’autres problèmes ?
Parce que pour nous, c’est évident. Se soucier du climat ne concerne pas seulement la nature, mais aussi les gens. Il s’agit d’être solidaires de tout être humain souffrant de la guerre, de la faim ou de toute autre injustice.
Nous savons que les forces qui détruisent la planète et qui enrichissent à outrance une minorité pendant que la majorité est en difficulté sont aussi derrière les exclusions, les déplacements et l’oppression des populations.
En outre, la crise climatique aggrave tous les problèmes existants. Les catastrophes météorologiques et la raréfaction des ressources accentuent les inégalités, la violence et les souffrances.
En conséquence, si nous voulons lutter contre la crise climatique, nous devons aussi combattre les autres injustices de nos sociétés. C’est pourquoi nous protestons avec force, ouvertement et sans hésitation.
Actualités du mouvement Découvrez nos dernières actions en faveur de la justice climatique et énergétique
La cupidité de Glencore rencontre de la résistance
Il y a quelques semaines, nous sommes descendu·e·s dans la rue à Bogotá, en Colombie, pour nous opposer au géant minier suisse Glencore qui extrait du charbon, accapare les terres, déplace les habitant·e·s, pollue l’eau et la terre et exploite les populations du pays. Pire, les exportations de Glencore soutiennent le violence mené par Israël contre les Palestiniens, en dépit de la suspension des exportations de charbon vers Israël par le gouvernement colombien. Lors de leur dernière assemblée générale annuelle, les actionnaires se sont réjouis de milliards de dollars de profits aux dépens de vies humaines. Il est temps que Glencore arrête d’alimenter le chaos climatique et la violence !

Présent·e·s pour la justice fiscale
La semaine dernière, le Sénat français a débattu de la taxe Zucman, un impôt de 2 % sur les très grandes fortunes qui permettrait de collecter 25 milliards d’euros par an pour les programmes sociaux et climatiques au niveau national et international. Malgré un fort soutien du grand public, alimenté par la mobilisation de 350.org en France et de ses partenaires, elle a été rejetée. Mais seulement à 30 voix près, ce qui est un exploit au sein d’un Sénat majoritairement conservateur ! Nous n’abandonnerons pas. Nous avons manifesté aux portes du Sénat et déposé plus de 60 000 de vos signatures appuyant notre demande. En parallèle, en Allemagne, nous avons rejoint des milliers de personnes pour protester contre les réunions de milliardaires à huis-clos. Nous n’arrêterons pas jusqu’à ce que les milliardaires paient leur part.
L’escroquerie à l’énergie propre dénoncée
Toujours sur la question de payer pour l’action climatique, la Banque asiatique de développement (BAD), une importante source de financement des projets énergétiques en Asie, vient d’organiser son forum annuel pour l’énergie propre (Asia Clean Energy Forum : ACEF). Pourtant il semble que l’énergie propre, pour la BAD, signifie souvent plus d’énergies fossiles et de profits. C’est pourquoi cette année, à Manille, aux Philippines, nous avons participé avec nos partenaires à une course pour la fin des énergies fossiles, y compris le gaz « naturel », financées par la banque. Nous demandons à la BAD de financer le renouvelable local en respectant la sagesse autochtone et en protégeant la planète. Rejoignez-nous!
Tous les regards sont tournés vers le Brésil !
Le 17 juin, l’agence pétrolière du Brésil (ANP) a vendu aux enchères de nouvelles zones d’exploration pétrolière près du fleuve Amazone. Si ce pétrole et ce gaz sont brûlés, ils pourraient libérer plus de 11 milliards de tonnes de CO₂ soit plus que les émissions du secteur agricole brésilien en six ans. Cette décision menace les engagements climatiques du Brésil, à seulement quelques mois de l’accueil de la COP30, le grand sommet climatique de l’ONU. Alors que les discussions pré-COP ont lieu cette semaine à Bonn, en Allemagne, nous exigeons que le Brésil soit un véritable leader dans la transition hors des énergies fossiles.
Le jargon du climat Découvrez les termes utilisés par les activistes et les expert·es du climat
« Intersectionnel »
D’abord théorisée par la chercheuse et militante noire Kimberlé Crenshaw, la notion d’intersectionnalité, dans notre contexte, explique le fait que la crise climatique est causée et aggravée par des idéologies comme le racisme, le sexisme, le colonialisme et l’injustice économique. Ces forces déterminent qui est le plus exposé aux effets du changement climatique, qui est exclu des solutions et qui a le pouvoir.
Vous l’avez probablement déjà entendu : la crise climatique est à multiples facettes, ou intersectionnelle. Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
Pensez-y : à chaque catastrophe, qui est à l’abri et en sécurité financière ? Qui a une voix dans les médias et qui n’en a pas ? Ces différences ne doivent rien au hasard, elles sont le résultats d’inégalités ancrées dans la société.
L’intersectionnalité est un outil qui nous aide à voir comment ces inégalités se superposent. Une personne sans-abri LGBTQIA+ confrontée à une vague de chaleur, une femme qui doit marcher plus loin pour trouver de l’eau lors d’une sécheresse ou un peuple autochtone défendant ses terres contre la montée des eaux, tou·te·s vivent la crise différemment en raison des systèmes qui façonnent leur vie.
Si nous nous concentrons uniquement sur la réduction des émissions de carbone, nous risquons de répéter les mêmes injustices qui sont à l’origine de cette crise. Une véritable action pour le climat implique de déplacer le pouvoir, d’écouter les personnes les plus touchées par la crise et de remettre en question les bases des systèmes qui causent le mal.
Focus sur les champion·ne·s à l’échelle locale Vous serez inspiré·e par des histoires et interviews de gens comme vous et moi qui luttent pour une transition énergétique juste
La première plateforme « climartistique » en Égypte : Green Society
Asmaa lors du rassemblement Renew Our Power de 350.org en avril 2025, présentant son art engagé pour le climat.
En Égypte, une grande partie de la jeunesse n’a pas accès à l’éducation sur les sujets liés à l’environnement et aux possibilités d’engagement qui en découlent. Pour remédier à cette lacune, Asmaa Hanafi a fondé Green Society, la première plateforme artistique pour le climat en Égypte, afin d’aider les jeunes du pays à mener des actions en faveur du climat. Elle sensibilise le public, promeut les énergies propres et fournit des outils pour aider les jeunes à s’engager pour le climat, en particulier dans les communautés en situation de précarité.
Green Society a touché plus de 5 000 jeunes en Égypte et en Afrique grâce à des ateliers, des campagnes et des outils éducatifs créatifs comme par exemple un puzzle environnemental et un livre de coloriage. Sa campagne nationale « Repower Egypt » et ses ateliers accessibles sur le bilan carbone et l’agriculture durable ont attiré un public de tous les âges, y compris des jeunes en situation de handicap.
La plateforme d’Asmaa a collaboré avec des ministères, influencé des conversations politiques et a même été reconnue par des organisations telles que UN Women Egypt et la coalition pour l’éducation climatique de EarthDay.org.
Suivre Green Society sur Instagram, Facebook et Youtube.
Le point sur les renouvelables Informez-vous sur les chiffres qui comptent, les faits essentiels et les dernières nouvelles
2 200 milliards USD
C’est la somme que le monde s’apprête à investir dans une énergie plus propre en 2025, et c’est un nouveau record.
Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) montre que cet argent ira aux énergies propres comme le solaire, l’éolien, les batteries (et le nucléaire*). C’est le double de ce qui est dépensé pour le pétrole, le gaz et le charbon.
La Chine est actuellement le premier investisseur, avec plus d’argent que l’Union européenne et les États-Unis réunis. Bien que l’énergie renouvelable connaisse une croissance rapide, certaines régions, notamment en Afrique, ont encore du mal à obtenir les financements nécessaires (C’est pourquoi 350.org demande aux pays riches d’engager les fonds nécessaires pour accélérer la transition vers une énergie plus propre dans le cadre de sa campagne RePower Afrika).
Mais nous vivons un moment décisif. Le passage des énergies fossiles à l’électrique renouvelable
s’accélère, et l’affectation de l’argent aujourd’hui déterminera notre avenir.
Vous voulez voir la position de votre pays ? Découvrez maintenant la totalité du rapport.
*Nous ne soutenons pas le nucléaire comme énergie « propre » ou « renouvelable » en raison de ses installations à forte empreinte carbone et du risque élevé de catastrophes mortelles qu’il présente.
Votre énergie Aidez-nous à exiger des mesures concrètes pour le climat
Le président de la COP30 peut encore agir et montrer la voie en matière de climat.
Ajoutez votre nom pour lui dire de financer les renouvelables partout, d’en finir rapidement avec les énergies fossiles, et de donner une vraie place aux peuples autochtones.
Rechargez vos batteries Renforcez vos compétences pour vous attaquer à l’urgence climatique et faire croître notre mouvement
Souhaitez-vous développer vos compétences en activisme climat et rencontrer de jeunes leaders inspirant·es du mouvement pour le climat ?
Alors le Camp 2025 pour la justice climatique est fait pour vous ! Il s’agit d’un événement entièrement financé qui se déroulera en Colombie du 20 au 24 août et qui s’adresse aux personnes de moins de 30 ans des pays du Sud qui travaillent à l’intersection de la justice sociale et climatique.
Vous rencontrerez d’autres personnes concernées, vous découvrirez de nouveaux outils et participerez à un grand mouvement en faveur d’un vrai changement. Ne manquez pas cette occasion, les candidatures seront closes le 22 juin !
Et si vous connaissez quelqu’un qui devrait participer, partagez ceci et aidez-nous à bâtir un avenir climatique plus fort.
