Bakou, Azerbaïdjan – Plusieurs projets de textes publiés tôt ce matin à Bakou attirent l’attention des observateurs et observatrices de la société civile à la COP29 qui attendent de voir émerger un nouvel objectif ambitieux et équitable pour le financement du climat, deux jours avant la clôture des négociations.
Dans leur forme actuelle, les nouveaux textes sur l’objectif financier et le programme de travail sur l’atténuation, ne fournissent pas la feuille de route nécessaire pour garantir un avenir sous la limite de 1,5 degré de réchauffement. Il est urgent de mobiliser des financements de qualité à hauteur de plusieurs milliers de milliards de dollars afin de remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables propres.
Andreas Sieber, directeur associé de la politique et des campagnes de 350.org :
« Les nouveaux projets de textes sur le financement du climat et l’atténuation présentés aujourd’hui à la COP29 échouent à fournir ce qui est nécessaire pour transformer la vie de celles et ceux qui sont le plus sévèrement affectés par l’urgence climatique et qui ont le moins contribué à la provoquer. Les gouvernements se souviendront-ils de ce moment lorsque la prochaine catastrophe climatique frappera leur pays ? Une sortie rapide et équitable des énergies fossiles est ce que nous voulons voir reflétée dans ces textes. Nous exigeons que cela soit corrigé, les yeux du monde entier sont rivés vers Bakou.
D’ici la fin des négociations, les gouvernements doivent s’engager à mettre sur la table au moins mille milliards de dollars de financement public par an. Cette dette historique des pays riches permettra à toutes les nations d’agir pour le climat chez elles et d’atteindre l’objectif collectif convenu l’année dernière lors de la COP28, à savoir tripler les énergies renouvelables et abandonner les énergies fossiles. À l’heure actuelle, nous ne voyons que lâcheté et absence de leadership, et une non-prise en compte des données scientifiques indéniables selon lesquelles nous ne pouvons pas continuer à polluer notre planète avec du pétrole, du gaz et du charbon.
L’Union européenne et les autres pays riches doivent cesser de jouer au poker avec la planète alors que l’avenir de l’humanité est en jeu. Il est temps pour eux de jouer cartes sur table et d’engager des financements réels et transformateurs – plus d’excuses, plus de retards, le temps presse. ».
Joseph Sikulu, directeur de 350.org pour le Pacifique et Pacific Climate Warrior :
« Nous espérions voir aujourd’hui un projet de texte en mesure de démontrer que les nations riches joignent le geste à la parole et répondent aux demandes des pays du Sud. Ce que nous avons obtenu, c’est un texte qui ne prévoit pas au coeur de l’objectif financier, une large base de financements publics sous forme de dons. Tout engagement en dessous de mille milliards de dollars de subventions par an sera insuffisant pour permettre aux personnes les plus touchées par le changement climatique d’opérer une transition juste vers un avenir sûr et équitable. Les pays riches doivent cesser de tergiverser et commencer à agir – il ne s’agit pas de charité, il est temps pour eux de payer leur dette.
Le nouvel objectif collectif de financement climat n’est pas seulement un chiffre arbitraire, c’est une bouée de sauvetage pour les nations vulnérables au changement climatique comme la mienne, qui se noient – littéralement – en raison d’une crise que nous n’avons pas provoquée. Malgré tout, nous nous battons. Les pays riches doivent commencer à faire de même : ils doivent être les premiers à sortir rapidement des énergies fossiles, comme convenu lors de la COP28 à Dubaï l’an dernier. Les engagements financiers doivent également être assortis d’objectifs ambitieux de transition vers une économie fondée sur les énergies renouvelables. Il est encore temps pour cette COP de tenir ses promesses, ne nous laissez pas sur le bas-côté une fois de plus ».
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