21 octobre, 2020

Des manifestants appellent la Banque centrale européenne à cesser de financer les combustibles fossiles

Mercredi 21 octobre, Francfort, Allemagne. Des manifestants se sont rassemblés aujourd’hui même devant la Banque centrale européenne (BCE), à Francfort, pour exiger qu’elle cesse de financer l’industrie fossile. Cette action a fait suite à la révélation cruciale, la semaine dernière, que la BCE envisageait de renoncer à son principe de neutralité de marché, en vertu duquel elle a acquis des milliards d’euros d’obligations de pollueurs tels que Shell et Total. Des militants de Koala Kollektiv, un groupe luttant pour la justice climatique, ont à cette occasion mis le feu à un globe terrestre pour symboliser les ravages causés par la Banque. Plus de 160 000 Européens ont appelé cette dernière à arrêter de financer le chaos climatique.

« Mettre fin au changement climatique est le défi le plus urgent de notre époque. Si nous ne respectons pas les objectifs de l’accord de Paris sur le climat, nous allons au-devant d’une succession de famines et de guerres pour les ressources, entre autres catastrophes humanitaires. Nous exigeons que la BCE cesse de financer les industries qui menacent notre avenir. Elle doit pour cela tourner le dos au charbon, au pétrole, au gaz et aux moteurs à combustion. Il est à ce titre crucial que les milliards dépensés en réponse à la pandémie n’attisent pas la crise climatique. La BCE doit au contraire promouvoir la transformation socioécologique de notre économie », a fait savoir Koala Kollektiv.

L’action s’est tenue à la faveur de l’événement ECB listens (« La BCE à l’écoute »), organisé pour donner la possibilité à des groupes de la société civile de s’exprimer sur les orientations et priorités futures de la Banque afin de contribuer à sa réévaluation stratégique continue. Plus de 80 % des 24 000 Européens récemment interrogés par SumOfUs, Reclaim Finance et 350.org ont déclaré que le climat, l’environnement et les questions sociales devaient être au centre des préoccupations de la Banque, qui s’obstine pourtant à financer les combustibles fossiles.

Selon Leyla Larbi, chargée de campagne pour SumOfUs, « Les citoyens européens ne veulent pas revenir au statu quo, où l’argent roi passe avant le climat, la santé et une véritable justice sociale universelle. La Banque centrale européenne a l’opportunité de répondre à leurs attentes en renonçant au principe de “neutralité de marché”, qui a pour seul effet de soutenir des entreprises polluantes telles que Shell et Total. Nous savons qu’elle réexamine sa position, nous savons qu’elle est consciente de l’exaspération populaire, mais il lui faut maintenant agir. »

« Christine Lagarde, présidente de la BCE, a affirmé que celle-ci devait “explorer toutes les pistes” pour résoudre la crise climatique, mais les plus de mille milliards d’euros du programme de réponse à la pandémie de la Banque servent notamment à acquérir les obligations de quelques-uns des pires criminels climatiques. La BCE se met aujourd’hui “à l’écoute” de la société civile, mais sait déjà parfaitement ce qu’il lui reste à faire : cesser de financer des entreprises climaticides comme Total et Shell. », a déclaré Nick Bryer, responsable de campagne pour 350.org.

« Les revendications des militants réunis à Francfort font écho à celles des plus de 160 000 signataires européens de la pétition adressée à la BCE pour lui rappeler l’urgence de la crise climatique. Aucune réévaluation stratégique réelle ne sera possible tant que les gouverneurs de la BCE n’auront pas renoncé à acheter les actifs d’entreprises alimentant le chaos climatique, à commencer par celles du secteur houiller ou planifiant de nouveaux projets fossiles. Nous attendons d’eux une décision immédiate : le processus en cours pourrait prendre des années, et nous n’avons pas de temps à perdre. », a pour sa part expliqué Paul Schreiber, responsable de campagne pour Reclaim Finance.

Une nouvelle étude de Greenpeace et de la New Economics Foundation publiée cette semaine confirme que les achats d’actifs de la BCE améliorent les conditions de financement de sociétés extrêmement polluantes. L’étude avance par ailleurs des solutions pour décarboner ces achats, qui sont structurellement incompatibles avec les engagements européens pris dans le cadre de l’accord de Paris pour le climat et ne reflètent pas correctement les risques financiers liés au climat.

Notes à l’attention des rédactions

Personnes à contacter 

(EN) Mark Raven, chargé des communications en Europe pour 350.org[email protected], +44 7841474125

(DE) Sebastian Bock, responsable de campagne pour 350.org[email protected], +49 1738667167

(EN) Jon Date, chargé des communications pour SumOfUs, jon.date@digacommunications.com, +44 7533011983

(FR/EN) Paul Schreiber, responsable de campagne pour Reclaim Finance, [email protected], +33 6 89 02 07 88

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