Paris, France. A l’issue de cette semaine de suspense politique, Emmanuel Macron a finalement nommé François Bayrou au poste de Premier ministre. Haut-commissaire au Plan depuis septembre 2020, il s’était vu retirer la planification écologique de son portefeuille 2 ans plus tard, faute de propositions concrètes. Ce choix n’augure pas d’une réelle rupture politique, pourtant urgemment nécessaire, pour faire face aux multiples défis écologiques et sociaux.
Fanny Petitbon, Responsable France pour 350.org, commente:
“Emmanuel Macron avait annoncé un changement de méthode mais finalement c’est “on prend les mêmes et on recommence”. Le président, qui se dédouane de toute responsabilité dans le chaos politique que le pays traverse, s’entête à ignorer le verdict des urnes. Pourtant, il est plus qu’urgent de rompre avec les politiques qui ont fait exploser les inégalités et permis aux milliardaires français d’accumuler la fortune la plus élevée d’Europe sur les 12 derniers mois.
Le gouvernement Bayrou, qui devra définir un nouveau budget en toute hâte début 2025, ne doit en aucun cas reproduire les erreurs qui ont été fatales à Michel Barnier, à la fois d’avoir voulu imposer une cure d’austérité aux Français·es mais aussi de s’être laissé dicter sa conduite par une extrême-droite toujours prête à défendre les intérêts des ultra-riches. Ce qui doit servir de boussole au gouvernement c’est de répondre aux préoccupations immédiates des Français·es dont la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation, le délitement des services publics et la multiplication des catastrophes climatiques telles que les inondations qui ont récemment touché le centre-est et le sud-est du pays. Mais c’est aussi d’investir pour leur avenir. Alors qu’il est désormais certain que 2024 décrochera le triste record de l’année la plus chaude jamais enregistrée, l’accélération de la transition écologique est un enjeu primordial partout dans le monde, y compris en France.
Après l’échec cuisant de la COP29 dû aux manœuvres des pays riches et des lobbies des énergies fossiles qui ont réussi à faire passer leurs intérêts avant ceux de l’Humanité et avec l’accession au pouvoir de plus en plus de dirigeants climatosceptiques, la France doit retrousser ses manches. Il est plus urgent que jamais qu’elle se batte en faveur d’une coopération internationale qui protège le climat et soutient les populations en première ligne des impacts climatiques. L’aide publique au développement, d’où sont tirés les financements climat à destination des pays du Sud, ne doit pas être sacrifiée. Tout cela exige des moyens colossaux que des mesures de justice fiscale soutenues par un éventail de plus en plus large de partis et une majorité de Français·es, comme le rétablissement d’un impôt sur la fortune, pourraient permettre de débloquer. Arrêter de céder aux pressions de l’extrême-droite et faire payer les milliardaires et multi-millionnaires pour que la société française dans son ensemble aille mieux: ça, ce serait un vrai changement de méthode!”
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Notes aux rédactions : Le 14 novembre, 350.org a lancé à l’occasion de la COP29 et du sommet des leaders du G20, un dossier spécial intitulé “Comment et pourquoi les ultra-riches doivent financer l’action climatique”. En parallèle de la conférence de presse organisée à Bakou, des activistes climat se sont mobilisé·es en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et au Brésil pour amplifier la demande d’un impôt sur la fortune des ultra-riches. Voir le dossier spécial, les photos des actions menées dans différents pays et la vidéo.
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