(Sharm El Sheikh, Égypte) Ce vendredi, le président américain Biden a prononcé un discours lors de la COP27 dans lequel il a annoncé les initiatives et les engagements mondiaux pris par les États-Unis. Il s’agit notamment de ceux visant à soutenir les mesures d’adaptation dans des régions spécifiques du Sud, y compris en Afrique et dans les îles du Pacifique. M. Biden a également annoncé des engagements, y compris l’allocation de 150 millions de dollars supplémentaires, pour accélérer son plan d’urgence destiné à renforcer l’adaptation et la résilience. Il a également parlé de l’utilisation des finances publiques pour débloquer des milliards d’investissements privés par le biais de l’initiative “Climate Finance +” pour aider les pays du Sud à émettre des obligations vertes.
Le président Biden a déclaré que les États-Unis respecteraient leurs engagements en matière de climat, tout en réaffirmant le rôle de son pays en tant que leader dans ce domaine et en soulignant l’adoption récente de la loi sur la réduction de l’inflation.
En réaction, May Boeve, directrice exécutive de 350.org a fait la déclaration suivante :
« Dans son discours d’aujourd’hui, le président Biden a souligné que toutes les nations sont interdépendantes. Il a raison, et c’est pourquoi les États-Unis doivent se baser sur leurs accomplissements sur le plan national en adoptant la loi sur la réduction de l’inflation en montrant le soutien nécessaire au niveau mondial, en particulier pour les pays qui ont le moins contribué à provoquer le chaos climatique. »
« Les États-Unis sont l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au monde. Ce pays porte la plus grande responsabilité dans l’accélération du chaos climatique à travers le monde, et cause des dégâts irréparables aux populations des pays du Sud. Pour être un véritable leader mondial en matière de climat, les États-Unis doivent assumer leur responsabilité et payer leur dû en faveur des mesures d’adaptation, cesser de financer des projets de combustibles fossiles et s’engager à réaliser des investissements réels et significatifs en matière de pertes et de dégâts pour soutenir les nations les plus vulnérables. »
« Lutter contre la crise climatique exige bien plus que de faibles investissements dans des mesures d’adaptation. Nous sommes à un stade crucial où chaque dixième de degré compte, et il n’y a plus de temps pour apporter des changements progressifs. Les États-Unis doivent être les premiers à demander des comptes aux producteurs de combustibles fossiles et à réaffecter des milliers de milliards de dollars de subventions qui étaient destinées aux combustibles fossiles et les utiliser pour financer des projets visant à résoudre la crise climatique. »
« En tant qu’organisation d’envergure mondiale, 350.org est active dans les régions d’Afrique, du Pacifique, d’Amérique du sud et du nord ainsi que d’Europe et d’Asie. Lors du sommet de la COP27 et après, nous poursuivrons notre mission, qui consiste à garantir l’équité des mesures de protection du climat dans le monde et que les plus gros pollueurs assument leurs responsabilités, que les producteurs de combustibles fossiles soient tenues responsables des dégâts qu’elles ont causés. »
Charity Migwi, responsable régionale de campagne de 350.org en Afrique a déclaré :
« Les promesses faites aujourd’hui par le Président Biden des États-Unis, l’un des pays qui polluent le plus dans le monde, n’ont pas satisfait les populations car elles sont confrontées aux importants dégâts provoqués par les conséquences de la crise climatique. Les populations africaines ont beaucoup souffert de ces conséquences du fait que les États-Unis ont traîné les pieds et ont refusé de reconnaître cette situation. Pire encore, ces populations n’ont pas été dédommagées des pertes qu’elles ont subies. Le plus grave encore est le fait que les États-Unis continuent d’allouer des fonds importants aux combustibles fossiles. Une véritable “leader climatique” prendrait des mesures impliquant l’élimination progressive des combustibles fossiles, l’apport d’un financement indispensable pour les pertes et dommages et le soutien à la transition équitable vers les énergies renouvelables en Afrique. Cela enverrait un signal fort aux autres nations industrialisées pour qu’elles prennent des mesures urgentes. »
Joseph Sikulu, directeur exécutif pour 350.org dans le Pacifique, a fait la déclaration suivante :
« Bien que la région du Pacifique se réjouisse d’apprendre que les États-Unis sont sur la bonne voie pour atteindre d’ici à 2030 les objectifs qu’ils se sont fixés dans l’Accord de Paris, nous avons besoin de voir des mesures concrètes. Les petits États insulaires ne peuvent pas se permettre de renoncer à l’engagement de 1,5 degré de réchauffement, et les États-Unis sont complices des dégâts importants que nous subissons à moins qu’ils n’éliminent progressivement les combustibles fossiles. Cela signifie qu’il faut réaffecter les milliards de dollars de subventions aux combustibles fossiles pour les destiner au véritable financement des mesures écologiques. Il ne s’agit pas de régimes d’assurance ni d’investissements mineurs pour s’adapter au changement climatique, mais d’un financement suffisant et accessible aux communautés qui en ont le plus besoin ».
En tant que région subissant les pires impacts de la crise climatique, nous sommes déçus du fait que dans la déclaration du président Biden, il a passé sous silence le financement des pertes et dommages. Si les États-Unis sont vraiment un “leader climatique”, ils élimineront progressivement les combustibles fossiles, réaffecteront les fonds qu’ils donnent aux énergies sales et soutiendront la création d’un mécanisme opérationnel de financement des pertes et dommages dans le cadre de la COP27.
Jeff Ordower, directeur de 350.org en Amérique du nord, a déclaré :
« Le Président Biden a accompli d’importants progrès avec l’adoption de la loi pour combattre l’inflation (IRA), et nous espérons travailler pour garantir une mise en œuvre adéquate et équitable de véritables solutions climatiques qui éliminent progressivement les combustibles fossiles. En ce moment décisif pour la prise de mesures écologiques en faveur de toutes les populations, le Président Biden doit écouter les revendications des leaders autochtones et des activistes écologistes qui mènent le combat et poursuivre l’adoption de mesures audacieuses pour respecter ses propres engagements en faveur de l’environnement. Lors de la COP27, Biden a prononcé un important discours sur le devoir et la responsabilité des dirigeants du monde en ce qui concerne le climat. Chaque pays doit commencer par son propre territoire. L’administration Biden doit honorer son engagement et s’attaquer directement à la production, à l’exportation et à la combustion des combustibles fossiles, une source importante d’émissions de gaz à effet de serre et de pollution au niveau local. Le Président Biden doit renforcer son leadership dans le domaine de l’environnement en déclarant une urgence climatique et en bloquant l’approbation par les autorités fédérales de tous les nouveaux projets de combustibles fossiles qui menacent les populations américaines dans tous les États-Unis et contribuent au chaos climatique dans le monde entier ».
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