Depuis un mois, des personnes de toutes origines ethniques manifestent, organisent des veillées et se mobilisent dans d’innombrables villes de l’ensemble des 50 États américains pour exiger aux autorités locales et étatiques de protéger les Vies noires.

La révolte est cependant loin d’être circonscrite aux États-Unis. Des communautés du monde entier défilent dans les rues, tant en signe de solidarité avec les mobilisations américaines que pour protester contre le racisme anti-Noir·e·s local. Du Brésil au Royaume-Uni, en passant par l’Espagne, la Corée du Sud, l’Italie et la Nouvelle-Zélande, les citoyen·ne·s qui s’insurgent démontrent que le fléau de la suprématie blanche exige une réponse internationale et que le mouvement de défense des Vies noires déborde largement les États-Unis.

Faites le serment de défendre les Vies noires
 

Si le racisme anti-Noir·e·s et la suprématie blanche sont intimement liés à l’histoire des États-Unis, ils plongent également leurs racines dans un héritage colonial international. Au Royaume-Uni, la pandémie de COVID-19 a montré que les communautés noires britanniques sont victimes de discriminations similaires à celles observées outre-Atlantique ; nombre de leurs membres y ont d’ailleurs été tué·e·s impunément par la police. Au Brésil, près de 75 % des personnes tuées par la police au cours de ces dernières années étaient noires. C’était entre autres le cas de João Pedro Matos Pinto, 14 ans, abattu en mai dernier lors d’un raid manqué. À Canton, en Chine, des photos et vidéos ont révélé que la crainte de la propagation du coronavirus servait de prétexte à l’arrestation d’Africain·e·s, tandis que plusieurs entreprises ont refusé de servir une clientèle noire. En Inde, enfin, des étudiant·e·s africain·e·s ont été violemment pris·es à partie par la population ces dernières années.

 

Il peut se passer énormément de choses en une semaine

En réponse, des mobilisations contre le racisme se sont répandues à travers le monde comme une traînée de poudre. Des milliers de manifestant·e·s arborant des pancartes « Vidas Negras Importan » ont défilé dans les rues de Madrid et Barcelone le matin du 7 juin. Le même jour, à Bristol, en Angleterre, des contestataires ont abattu la statue d’un négrier du XVIIe siècle, Edward Colston, avant de la jeter dans un port voisin. L’événement a suscité un énorme débat national sur le terrible héritage du colonialisme et de l’esclavage que représente ce type de monuments.

 

À Johannesburg, en Afrique du Sud, des activistes ont dénoncé l’homicide de George Floyd et appelé les dirigeant·e·s sud-africain·e·s à combattre plus résolument les brutalités policières sur leur territoire. À Rio de Janeiro, le 31 mai, des centaines de personnes se sont attroupées devant le palais du gouvernement de l’État pour demander justice après le meurtre de résident·e·s noir·e·s des favelas par la police.

 

 

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Ato #VidasNegrasImportam na Candelária, Rio. Foto: @andre.mantelli #vidasnegrasimportam #paremdenosmatar

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Le 6 juin, au mépris des recommandations du Premier ministre australien, des dizaines de milliers de personnes ont pris part aux marches en faveur de Black Lives Matter à Sydney, Melbourne et Brisbane, entre autres, qui ont notamment attiré l’attention sur les autochtones tué·e·s par la police.

À Istanbul, des citoyen·ne·s se sont massé·e·s devant les Trump Towers le 5 juin pour protester contre le meurtre de George Floyd. Le lendemain, une manifestation s’est déroulée à Séoul, en Corée du Sud, pour soutenir Black Lives Matter et dénoncer le racisme dont sont victimes les minorités du pays. À Berlin, en Allemagne, des inscriptions telles que « Votre racisme n’est pas du patriotisme » et « L’Allemagne n’est pas innocente » ont fleuri sur les banderoles des plus de 15 000 participant·e·s à un ralliement « Non au racisme ».

Ces initiatives sont autant de signes prometteurs d’un mouvement de solidarité interraciale qui, aux quatre coins de la planète, cherche à panser les plaies d’un passé colonialiste et vaincre la suprématie blanche.

350.org mobilise des personnes du monde entier pour bousculer le statu quo et résoudre la crise climatique, et nous savons que cet objectif ne se réalisera qu’à condition de venir à bout du racisme généralisé et des relents d’exploitation coloniale, à tous les niveaux.

De même qu’elle exige une Réponse Juste au COVID-19, la lutte contre le réchauffement climatique passe par l’éradication de l’exploitation et de la violence systémiques dont sont victimes les communautés noires. Signez ce serment dès aujourd’hui pour affirmer votre volonté de défendre concrètement les Vies noires :

Je vous soutiens

 

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