Un Toxic Tour pour expliquer de quoi Total est la somme :

Samedi 10 décembre 2022 – Ce samedi, nous étions soixante personnes vêtues de combinaisons rouges et munies de pancartes et banderoles à nous arrêter Place Pleyel à Saint-Denis, devant l’historique bâtiment de l’Académie des Sciences dans le 6ème arrondissement, devant la tour d’Amundi derrière la gare Montparnasse ou encore sur la place du Trocadéro parmi les touristes et face à la Tour Eiffel : voilà l’itinéraire de notre Toxic Tour sur Total.

Sur les coups de 9h, les activistes du collectif #StopEACOP sont arrivés sur la place Pleyel, dans ce quartier tout en travaux pour préparer l’arrivée des Jeux Olympiques de 2024, Dans cette école, près de 600 enfants, âgés de 3 à 12 ans sont en danger. Alors que la pollution de l’air tue chaque année en France plus de 100 000 personnes, de nouvelles bretelles d’autoroute et la modification de la voirie à Pleyel en amont des JO 2024 viennent renforcer les risques qui pèsent sur la santé des enfants de cette école en concentrant encore plus la circulation à proximité et donc en accentuant la pollution que vont subir les élèves.

Nous avons choisi de dĂ©buter le Toxic tour ici car ce sont les mĂŞmes facteurs qui permettent aux compagnies pĂ©trolières et gazières d’enregistrer des profits records que ceux qui poussent les familles au dĂ©sespoir face aux factures qui s’envolent et Ă  nos santĂ©s qui se dĂ©gradent.

Hamid Ouidir et le Frédéric Léonhardt, vice-président de l’association Respire, présents nous explique combien cette situation particulière illustre est emblématique de décisions politiques qui méprisent la santé et la vie des habitants.

Face à la crise sanitaire, climatique, économique et sociale que nous traversons, cela peut et doit être la dernière fois que nous sommes laissés si vulnérables

Frédéric Léonhardt, vice-président de l’association Respire

Notre bus apparaît au coin de la rue, nous partons en direction du second arrêt. Dans le bus, nous avons les premières explications de 350.org et le collectif StopEACOP qui organisent un Toxic Tour pour expliquer “De quoi le système Total est la somme”.

Maintenant, direction l’Académie des Sciences. Grâce à deux frises chronologiques réalisées que nous avons réalisées, nous souhaitons montrer les dates cléfs en matière de sciences et de diplomatie climatiques, et en parallèle, celles montrant qui reflète la stratégie de Total pour fabriquer le doute autour de la crise climatique, afin de maximiser l’exploitation d’énergies fossiles.

Stop 2 : Action devant l’AcadĂ©mie des sciences en prĂ©sence de Sophie Szopa,scientifique du GIEC.

La scientifique Sophie Szopa, directrice de recherche au CEA et auteure du GIEC nous explique à quoi correspondent les différents rapports scientifiques et ce que dit le GIEC par rapport aux énergies fossiles.

Clémence Dubois, de l’équipe 350.org en France est revenu sur l’origine du scandale #TotalMent. Un article universitaire publié l’année dernière détaillé ainsi comment Total a d’abord nié la nature du changement climatique, alors même que leurs scientifiques en affirmaient la réalité dès 1971, puis comment ils ont construit une stratégie du doute sur l’importance de ce dernier et finalement comment la stratégie actuelle de greenwashing ne sert qu’à cacher les nouveaux projets d’énergies fossiles de la major pétrolière.

A l’occasion des prises de paroles, certaines personnes se sont approchĂ©es, s’interrogeant sur l’impressionnante mise en scène formĂ©e devant ce bâtiment historique. Le groupe s’agrandit alors, et nous nous dirigeons vers le troisième arrĂŞt : la tour Amundi.

A l’arrivĂ©e du bus, les participants au Total Toxic Tour ont pu remarquer qu’Amundi avait choisi de cacher son logo en prĂ©vision de ce stop ! Cet arrĂŞt avait Ă©tĂ© choisi car le fonds d’investissement Amundi est dĂ©sormais le premier actionnaire au monde de TotalEnergies. CrĂ©dit Agricole, sa maison mère, en Ă©tant le premier investisseur avec 7,9 milliards d’euros investis dans la multinationale entre 2016 et 2020.

Lors de ce stop, Raphael Cros, chargĂ© de campagne chez Reclaim Finance a rappelĂ© l’importance des gestionnaires d’actifs. Les bĂ©nĂ©voles ont mis en scène le pourcentage trop insignifiant dĂ©diĂ© aux activitĂ©s dites “vertes”, alors mĂŞme qu’Amundi insiste sur son rĂ´le de leader dans le domaine.

Stop 3 : Action devant le siège d’Amundi, l’un des bailleurs de fonds de TotalEnergy, Ă  travers une performance et des prises de parole. Intervention de Soraya Fettih de 350.org

On ne peut plus l’ignorer : le dĂ©veloppement intensif de nouveaux projets pĂ©troliers et gaziers est une dĂ©claration de guerre contre l’humanitĂ©. La poursuite d’investissements massifs pour dĂ©velopper de nouveaux gisements de pĂ©trole et de gaz dans les annĂ©es Ă  venir finira par coĂ»ter des millions de vies. Nous nous rappelons que dans le monde entier, nous nous organisons pour que les banques et aux institutions financières coupent les vivres Ă  Total et Ă  l’industrie fossile.

Lors de ce stop, Soraya Fettih rappelle que “ce sont ces investissements qui facilitent le développement des projets mortifères de Total. Ces bombes climatiques, nous n’avons pas d’autre choix que de les désamorcer les unes après les autres.”

L’eurodĂ©putĂ© Pierre Larrouturou nous ayant rejoint, il a profitĂ© de l’occasion pour partager avec les participants ce qu’il attendait de la part du fonds d’investissement : “Yves Perrier, prĂ©sident d’Amundi donne des leçons climat quand on vient le voir – mais il dit ignorer l’existence du projet EACOP. DĂ©sormais, il ne peut plus faire comme si de rien Ă©tait : en tant que principal actionnaire de Total, Amundi doit s’exprimer publiquement contre le projet”.

C’est avec la musique Money, Money, Money d’ABBA dans les oreilles que les 60 personnes ont à nouveau embarqué dans le bus pour une dernière étape : le Parvis des Droits de l’Homme !

Stop 3 : Action sur le parvis des droits de l’Homme pour y effectuer le faux procès de TotalEnergies et son PDG Patrick PouyannĂ©

Dos à la Tour Eiffel, une juge, le PDG de TotalEnergies et les organisations de la société civile se faisaient face dans un procès dont l’issue ne laissait que peu de place au suspens. Notre faux Patrick Pouyanné, en reprenant des vrais éléments de langage du PDG, a donné un discours sans langue de bois sur les intentions de la major. C’est l’avocat François de Cambiaire qui a ensuite pris la parole en tant qu’observateur citoyen afin de rappeler que le temps de la justice n’était pas adapté à celui de la crise climatique. Finalement, Mathilde Manteaux, juriste aux Amis de la Terre, s’est exprimée sur le projet EACOP en dénonçant les atteintes nombreuses aux droits humains constatées en Ouganda. Enfin, Anaïs, bénévole du collectif #StopEACOP a appelé à la mobilisation générale contre ce mégaprojet !

“Depuis plusieurs années, les citoyennes et citoyens ont réussi à retarder la réalisation du projet. Il faut maintenant l’arrêter complètement !”

La culpabilité de l’entreprise n’étant plus à prouver, le faux Patrick Pouyanné finit ce Toxic Tour menotté et condamné à la mobilisation générale des citoyennes et citoyens contre ses projets fossiles.

Ce Toxic Tour avait pour ambition de montrer les stratégies employées par Total pour continuer à produire des énergies fossiles, et maintenant que nous avons pu partagé et exploré ensemble leurs méthodes, nous avons les moyens de les arrêter ! En 2023, la lutte contre la multinationale reprendra de plus belle. Et si vous n’avez pas assisté au Toxic Tour, peut-être voudrez-vous participer à la suite ? 

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