Fondamentaux de la science climatique :

Inondations, incendies de forêt, tempêtes tropicales, sécheresse.

Crise alimentaire, pénurie d'eau, déplacements de population, conflits. Les effets de la crise climatique sont déjà visibles partout et touchent profondément les populations, frappant plus durement celles qui vivent dans les zones ou les conditions sociales les plus vulnérables, alors qu'elles ont souvent le moins contribué à aggraver cette situation d'urgence.

La science est claire :

La planète se réchauffe et nous en sommes responsables. C'est également à nous qu'il revient de résoudre cette crise, afin de garantir un avenir viable et équitable pour tous.

1. La température monte

Aujourd'hui, la température à la surface de la Terre a augmenté d'environ 1,3 °Cpar rapport à la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle.

0° C
+1° C
← Chaleur
Index de Temperature Global, 1880-2016 (NASA)

Certes, la Terre a toujours connu des cycles de réchauffement et de refroidissement. WOr, le phénomène que nous observons actuellement est différent et préoccupant. Les climatologues affirment que « chaque décennie depuis 1850 a été plus chaude que les quatre décennies qui l’ont précédée ». Les dix années les plus chaudes jamais enregistrées ont toutes eu lieu depuis 2000, et c’est l’activité humaine qui est en cause.

Ce réchauffement ne se traduit pas uniquement par une élévation des températures. Le climat de la Terre obéit à des règles complexes. De légères augmentations de la température mondiale peuvent provoquer des changements importants aux effets néfastes sur des écosystèmes entiers, et même menacer l’existence de millions de personnes.

L’accord mondial de Paris de 2015 a fixé à 1,5 °C le seuil critique d’augmentation des températures. Selon lesrecherches scientifiques (et notre dossier sur le sujet)), dépasser cette limite déclenchera des « points de bascule » climatiques. En d’autres termes, des « changements soudains, irréversibles et dangereux » ayant des effets graves sur l’humanité auront lieu si nous ne mettons pas immédiatement un terme au réchauffement climatique. 

Les faits sont implacables : un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat(GIEC) démontre qu’au rythme actuel, le monde pourrait très bien connaître une hausse de 1,5 °C dès 2040. C’est dans moins de 20 ans, soit avant la fin de la vie de la plupart d’entre nous. D’ailleurs, en 2024, la température a dépassé pour la première fois de plus de 1,5 °C les niveaux préindustriels. Aujourd’hui, même si tous les pays tiennent leurs promesses de réduction des émissions d’ici 2030, nous sommes toujours sur la voie d’une augmentation de 2,7 °C d’ici 2100.

Les scientifiques préviennent que si nous atteignons une augmentation de 2,7 °C, de nombreuses régions du monde seront confrontées à une « chaleur insupportable » et à des conditions météorologiques encore plus imprévisibles. La faune sauvage disparaîtra, des pénuries alimentaires se produiront, villes et structures humaines subiront de graves dommages.

GRAPHIQUE : SÉRIE CHRONOLOGIQUE DE LA NASA : DE 1880 À 2024

Légende : Série chronologique interactive montrant la température moyenne de la planète, de 1880 à 2024. Source : Studio de visualisation scientifique de la NASA. (Série chronologique de la NASA)

2. Nous sommes responsables.

C’est l’être humain qui engendre le changement climatique en brûlant des combustibles fossiles, la science ne pourrait être plus claire.

Avant le XVIIIe siècle, notre atmosphère contenait environ 280 parties par million (ppm) de dioxyde de carbone (CO2). C’était le niveau de carbone auquel la vie sur Terre, y compris les humains, s’était adaptée. Mais les choses ont commencé à changer lorsque certaines régions d’Europe et d’Amérique du Nord ont commencé à brûler du charbon, du pétrole et du gaz pour alimenter les transports et les usines, ce que l’on a appellé la « révolution industrielle ».

Depuis lors, l’utilisation des combustibles fossiles s’est très rapidement répandue dans le monde entier, entraînant une forte augmentation des taux de carbone dans l’atmosphère. En 2002, ils étaient de 365 parties par million de CO2, et près de 25 ans plus tard, nous dépassons désormais les 420 ppm. De nombreux climatologues considèrent que pour maintenir un climat stable, le taux maximal acceptable est de 350 ppm de CO2 atmosphérique. Ce seuil critique est déjà largement dépassé. Pour en savoir plus sur l’importance de ce chiffre, rendez-vous sur 350.org.

Par ailleurs, dans les pays riches, la demande pour la viande et les produits laitiers contribue à l’augmentation rapide des émissions d’autres gaz à effet de serre dangereux comme le méthane. L’agriculture est aujourd’hui responsable d’environ 15 % de toutes les émissions. 

Mais c’est la combustion des combustibles fossiles qui pose le plus gros problème, car le dioxyde de carbone reste beaucoup plus longtemps dans l’atmosphère que le méthane et les autres gaz à effet de serre. En 2021, il représentait 89 % des gaz à effet de serre émis par le secteur énergétique et en 2024, les émissions mondiales de CO2 fossile ont atteint leur plus haut niveau jamais enregistré. Maintenir les combustibles fossiles dans le sol est la mesure la plus utile pour enrayer le changement climatique.

Source: NOAA

3. Il n’y a plus aucun doute.

Les fondements scientifiques du changement climatique sont sans ambigüité : 99 % des scientifiques s’accordent à dire que c’est l’être humain qui en est responsable.

On le sait depuis les années 1890 : l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère réchauffe la planète. La science du climat est souvent attaquée par les grands groupes qui veulent préserver leurs profits. L’industrie fossile, en particulier, dépense des millions pour semer le doute sur le changement climatique.

Les géants du pétrole et du gaz, Exxon et TotalEnergies, sont au courant du changement climatique depuis les années 1970. Ils ont compris que des mesures de protection du climat pourraient nuire à leurs bénéfices. Depuis des décennies, ils dissimulent la vérité, financent des mensonges, et trompent à la fois leurs actionnaires et le grand public. 

Entre l’accord de Paris de 2015 et 2019, les cinq plus grandes compagnies pétrolières ont dépensé au total 1 milliard de dollar pour mener des campagnes de lobbying et de communication mensongères sur le climat. Aujourd’hui encore, elles se battent pour protéger l’industrie fossile pour les décennies à venir. C’est leur cupidité, combinée à l’inaction des gouvernements, qui a engendré la crise que nous traversons. Nous vivons désormais dans un monde où les milliardaires accumulent des fortunes insensées, tandis que les autres doivent faire face à l’augmentation des coûts, à l’aggravation des inégalités et à la crise climatique. 1 % des habitant·e·s de la planète concentrent plus de richesses que 95 % de la population , tout en portant gravement atteinte au climat. 

Faire confiance à ces entreprises motivées par le profit et nier la crise climatique, c’est ignorer des faits scientifiques établis et les savoirs traditionnels accumulés par des générations de populations autochtones. Les communautés locales et les peuples autochtones gèrent au moins 50 % des terres émergées de la planète, dont 54% des forêts encore intactes. Leurs coutumes permettent à ces territoires d’enregistrer des taux de déforestation et de dégradation souvent inférieurs à ceux des terres gérées par des entités publiques ou privées. Comme l’explique le leader autochtone brésilien Ailton Krenak, « les gens pensent que le changement climatique concerne seulement l’avenir, mais nous habitons nos forêts depuis toujours et pour longtemps. […] Notre vie sur Terre est conditionnée par l’interaction constante entre les hommes et la nature ».

Le « débat » est TERMINÉ. Les scientifiques manifestent pour que des mesures soient prises contre le changement climatique. Crédit photo :Route vers Paris

4. La situation est grave.

Nous subissons déjà les effets du réchauffement climatique de 1,3 °C, avec des conséquences beaucoup plus graves pour certain·e·s d’entre nous..

Selon le rapport du GIEC, 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des zones fortement exposées aux risques climatiques. Si les émissions se poursuivent, d’ici 2100, jusqu’à 75 % de la population mondiale pourrait être confrontée à des chaleurs et des précipitations extrêmes et potentiellement mortelles.

Les systèmes alimentaires et hydriques sont soumis à de fortes pressions. Les rendements céréaliers sont en baisse et les changements saisonniers rendent plus difficile la tâche des agriculteur·rice·s. Même si nous limitons le réchauffement à 1,5 °C, 8 % des terres agricoles pourraient devenir inutilisables. En Afrique tropicale, les produits de la pêche, qui fournissent un tiers des protéines consommées par la population, pourraient chuter de 3 % à 41 %, aggravant ainsi la famine.

Le changement climatique creuse les inégalités sociales. Les groupes vulnérables comme les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les peuples autochtones, les réfugié·e·s et les minoritéssont davantage exposés à la pauvreté, aux pénuries alimentaires et hydriques, à la violence et aux déplacements forcés.

À elle seule, l’élévation du niveau des mers pourrait contraindre 10 millions de personnes supplémentaires à migrer si le réchauffement atteint 2 °C. Et depuis 2008, les phénomènes météorologiques extrêmes ont déjà conduit au déplacement de plus de 20 millions depersonnes chaque année.

Il faut nous adapter rapidement au changement climatique, mais la manière dont nous le faisons reste marquée par de profondes inégalités. La plupart des mesures sont timides et éparses, et négligent les communautés à faibles revenus. Les scientifiques avertissent que sans une action plus rapide et plus équitable, le monde sera mal préparé, en particulier au-delà de 1,5 °C.

Légende : Carte interactive montrant comment le changement climatique affecte les phénomènes météorologiques extrêmes à travers le monde. Source: CarbonBrief

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