Définancer Trans Mountain, financer un New Deal vert
Dans les semaines à venir, les leaders fédéraux doivent discuter de l’utilisation des fonds publics pour financer la relance post-Covid et prendre les décisions politiques les plus importantes de notre époque. C’est une occasion unique pour nous de faire pression sur le gouvernement pour qu’il cesse d’injecter des milliards de dollars dans l’oléoduc Trans Mountain (TMX) et qu’il investisse dans un New Deal vert.
Dites aux responsables des partis fédéraux que notre argent doit servir à lutter contre la crise climatique, à créer des millions d’emplois décents et à investir dans nos communautés, pas dans des projets d’énergies fossiles coûteux et dangereux.
Cher/chère chef.fe.s de parti, ministre des finances, et porte-paroles en matière de finances,
Dans les semaines à venir, vous allez débattre de certaines des propositions politiques les plus importantes de notre époque. C’est la raison pour laquelle je vous demande de cesser de financer l’oléoduc Trans Mountain et d’investir à la place dans un New Deal vert.
Nous avons besoin de chaque dollar dont nous disposons pour reconstruire en mieux après la Covid-19, et pour que la lutte contre la crise climatique soit à la hauteur des exigences des scientifiques et des communautés. Autrement dit, nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller des dizaines de milliards de dollars dans le pipeline Trans Mountain.
Cesser de financer ce projet est la première étape nécessaire au financement d’un New Deal vert qui s’attaquera aux dérèglements climatiques, créera des millions d’emplois décents et investira dans nos communautés.
Avant la pandémie, le coût du pipeline est passé de 5 milliards à presque 13 milliards de dollars. Depuis, le projet d’extension a été reporté de nombreuses fois, ce qui ne fait qu’alourdir la facture pour vous, pour moi et pour l’ensemble de la population canadienne. Certains estiment même que le budget est à présent bien supérieur à 20 milliards de dollars. Quel que soit le montant final, nous savons que ce chiffre ne sera pas fiable car cela fait des mois que le gouvernement fédéral refuse de communiquer le coût réel du projet TMX.
Le projet d’extension du pipeline Trans Mountain qui permettra la transportation des sables bitumineux entre l’Alberta et la Colombie-Britannique (au-delà de Vancouver). Au départ propriété du géant pétrolier Kinder Morgan, le pipeline a été racheté par le gouvernement canadien pour 5,4 milliards de dollars lorsque le groupe texan a menacé d’abandonner le projet.
Début 2020, le gouvernement a publié un budget révisé, qui atteint aujourd’hui près de 13 milliards de dollars et qui ne cesse de grimper. La population ne soutient plus le projet depuis qu’elle sait que c’est le contribuable qui devra payer la facture toujours plus élevée. Tout cela sans tenir compte de la crise du coronavirus, qui a certainement alourdi encore la facture.
Avant que Justin Trudeau ne décide de racheter le Trans Mountain, le projet était si mal parti que Kinder Morgan a décidé de l’abandonner, pour les raisons suivantes :
Un modèle économique fragile : le Trans Mountain n’a de sens que si l’extraction de sables bitumineux augmente, ce qui suppose un cours du pétrole élevé. Avant la crise sanitaire et la chute du cours du brut, le modèle économique du TMX ne faisait déjà pas sens. Et encore moins aujourd’hui.
L’opposition locale : tout le long du tracé du pipeline, l’opposition est importante et les craintes de fuite sont au centre de leurs préoccupations. L’oléoduc existant sur lequel sera construite l’extension a déjà fui plus de 80 fois (d’après les compagnies pétrolières elles-mêmes), et récemment encore en juin 2020.
Le changement climatique : Trans Mountain produira des millions de tonnes d’émissions carbone, rendant impossible pour le Canada d’assumer sa part dans la gestion de la crise climatique mondiale. Malgré cela, le pays n’a pas tenu compte de l’impact total du pipeline lorsqu’il a étudié le projet. D’où les mouvements d’opposition dans tout le Canada et au-delà.
Les droits des peuples autochtones : les communautés autochtones qui vivent le long du Trans Mountain et des itinéraires des pétroliers ont fait état de problèmes importants dans la construction du pipeline depuis la présentation du projet. Elles ont contesté le projet devant les tribunaux comme sur le terrain, et l’opposition ne cesse de grandir.
Un mouvement national fait pression sur tous les échelons du gouvernement pour qu’il place les populations au cœur de ses plans de relance post-Covid-19. Pour en savoir plus sur ce mouvement, cliquez ici.
Nous savons qu’un New Deal vert nous aidera à prendre soin d’autrui, à créer des millions d’emplois décents et à lutter contre le changement climatique. Pour en savoir plus sur le New Deal vert, cliquez ici.
Simplement parce que les calculs ne tiennent pas la route. Les données climatiques ne sont pas bonnes, le modèle économique n’est pas viable, et si nous voulons reconstruire en mieux, nous devons investir le moindre dollar dont nous disposons dans des projets qui aideront les populations et les communautés. Plus nous attendrons pour mettre fin au financement du TMX, pire ce sera.
Le pipeline pourrait créer quelques emplois à court terme, mais aux dépens du climat et d’une relance juste après la Covid-19. Nous devons investir chaque dollar possible dans la transformation de notre économie afin d’assurer la relance post-Covid et de lutter contre la crise climatique, ce que le TMX ne fera pas.