Il y a urgence. La Banque centrale européenne doit élaborer un plan de reconstruction pour
En pleine crise du COVID-19, notre priorité doit être avant tout de prendre soin des patient·es, des travailleur·euses et des un·es et des autres.
Mais des décisions sur la suite des événements sont déjà en cours. L’approche que nous adopterons pour la reconstruction après la pandémie nous met face à deux chemins : dans un cas, elle peut contribuer à résoudre à la fois la crise liée au brutal impact économique et la crise liée aux dérèglements climatiques, dans l’autre à accentuer les inégalités, les injustices et la destruction du climat.
Le plan d’urgence de la Banque centrale européenne doit constituer une #ReponseJuste, mettant les citoyen·nes et la planète au centre, et non les entreprises polluantes. Nous exigeons un changement d’approche historique : au lieu de procéder au sauvetage financier des entreprises de l’industrie fossile et de leurs bailleurs, investissons dans un véritable “New Deal Vert” et une économie juste protégeant les citoyen·ne·s et la planète.
La Banque centrale européenne doit prendre les mesures suivantes :
Ne pas causer de préjudice : la Banque doit s’assurer que l’argent destiné à soutenir l’économie européenne en pleine crise du COVID-19 ne soit pas versé aux entreprises qui sont responsables de la crise climatique, ce qui inclut les entreprises de l’industrie fossile, les banques qui investissent de manière importante dans le charbon, le pétrole et le gaz ou les autres secteurs extrêmement polluants.
Reconstruire un meilleur modèle : la Banque doit intervenir pour contribuer à la construction d’une économie européenne plus résiliente, plus durable et plus juste et donner l’impulsion et le soutien financier nécessaires pour engager une reprise juste basée sur un véritable « Green New Deal » qui ne laisse personne de côté.
Pourquoi la Banque centrale européenne ?
L'avenir de notre économie est actuellement entre les mains de la Banque centrale européenne et de sa présidente, Christine Lagarde.
Nous devons nous assurer que ce plan d'urgence pour répondre à la crise du COVID-19 soutient avant tout les citoyen·nes et non pas les entreprises polluantes. Les milliards de la BCE doivent soutenir les travailleur·euses, les familles, les services publics et un véritable « New Deal Vert ». Ils ne doivent pas servir à soutenir l'industrie fossile et à remplir les poches des PDG milliardaires.
Envoyez une lettre à Christine Lagarde avant la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE ce jeudi et demandez-lui de veiller à ce que la réponse au COVID-19 de la Banque n'aggrave pas les crises liées aux inégalités et au climat.
Pourquoi c’est important
La Banque centrale européenne (BCE) est au cœur du système financier européen. Elle gère la circulation de l'argent dans nos économies, fixe les taux d'intérêt et supervise les banques commerciales dans tous les pays qui utilisent l'euro. En temps de crise, comme en ce moment, elle injecte de l'argent sur le marché et empêche l'effondrement de l'ensemble du système.
Les choix de la BCE et sa présidente, Christine Lagarde, font en ce moment même, liés aux mesures d'urgence pour que l'économie européenne traverse la crise du Covid-19 et à la préparation des plans de “relance” pour la fin du confinement, vont façonner l'Europe pendant des années et avoir un impact sur notre vie quotidienne.
Avec une orientation claire et un engagement en faveur d'une réponse juste, les mesures urgentes visant à sauver les emplois et les entreprises à court terme pourraient contribuer à stimuler un véritable New Deal Vert et nos chances d'avoir un avenir durable sur une planète vivante.
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La Banque centrale européenne (ou BCE) est au cœur du système financier européen. Elle gère les montants qui sont injectés dans nos économies, fixe les taux d’intérêt et supervise les banques commerciales dans tous les pays dont la devise est l’euro.
En période de crise, elle a pour responsabilité d’empêcher l’effondrement de l’ensemble du système. Les orientations que la BCE et sa présidente, Christine Lagarde, engagent maintenant, en mettant en place des mesures d’urgence pour permettre à l’économie de traverser la crise du COVID-19 et préparer des plans de reprise à la sortie du confinement, seront déterminantes pour l’Europe et auront une incidence sur nos vies quotidiennes dans les années à venir.
En s’engageant clairement en faveur d’une réponse juste, les mesures urgentes nécessaires pour protéger les emplois et les entreprises à court terme pourraient également donner un coup d’accélérateur à un véritable « New Deal Vert » pour bâtir un modèle de société durable et résilient sur une planète vivante.
Elle n’a malheureusement pas su saisir cette occasion. Au lieu de veiller à ce que cette aide financière colossale soit utilisée pour éviter les futures crises, endiguer la pauvreté, soutenir nos concitoyen·nes et lutter contre les dérèglements climatiques, la BCE a principalement soutenu les ultra-riches. Les actionnaires ont bénéficié d’une hausse spectaculaire de leurs revenus financiers lors des années qui ont suivi le crash financier alors que le reste de la population en a payé le prix en étant soumis à des règles strictes d’austérité pendant une décennie. Les inégalités ont augmenté, les services publics ont été attaqués au maximum et les émissions de carbone ont continué d’augmenter.
Aujourd’hui, la BCE se retrouve à nouveau à occuper le devant de la scène dans le cadre de la réponse européenne à la crise du COVID-19. Parallèlement à leur action en faveur de la santé publique, les gouvernements et les institutions publiques, telles que la BCE, prennent des mesures extraordinaires pour tenter de minimiser les répercussions économiques de la crise sur les individus, les entreprises et la société. L’une de leurs principales mesures a été de commencer à injecter plus de 750 milliards d’euros dans l’économie européenne dans les prochains mois. Pour cela, la BCE procède principalement à l’achat d’obligations émises par les gouvernements et les entreprises.
Avec cet argent, les États peuvent investir dans leurs services publics, tels que les hôpitaux et les écoles, même lorsque les citoyen·nes ne peuvent pas travailler ni payer leurs impôts. Les banques peuvent accorder des prêts à faible taux d’intérêt que les entreprises peuvent utiliser pour couvrir leurs pertes. Et les entreprises peuvent payer les salaires de leurs travailleur·euses ou, si rien ne l’empêche, racheter leurs parts et générer encore plus de profits pour une poignée de riches actionnaires.
C’est pourquoi il est important que nous tirions des enseignements du passé et que nous fassions en sorte cette fois de ne pas revenir à la « normale », car, honnêtement, ce modèle ne fonctionnait de toute façon pas très bien pour la majorité des individus. Il serait préférable que nous investissions dans un nouveau modèle qui nous intéresse réellement.
La priorité de la BCE doit être de s’assurer que sa réponse à la crise économique n’aggrave pas malencontreusement la crise climatique. Elle doit par conséquent s’assurer qu’aucune aide financière ne soit versée à l’industrie fossile ni à d’autres secteurs qui polluent énormément, ni aux banques qui financent des industries dont les activités sont nocives pour le climat.
Deuxièmement, la Banque centrale européenne peut jouer un rôle crucial en aidant l’Europe à reconstruire un meilleur modèle, en apportant le soutien financier nécessaire pour un véritable « New Deal Vert », en créant des emplois décents, en investissant dans des services publics essentiels et en engageant une transition rapide vers une énergie abordable et durable pour tous.
Si vous vous demandez “qu’est-ce que la BCE?” ou encore “et pourquoi maintenant?!” – vous n’êtes pas le seul. Regardez ici :