30 mars, 2020

Une coalition mondiale sans précédent demande une réponse juste au COVID-19

Plus de 300 organisations du monde entier exigent que les gouvernements appliquent cinq principes de base afin de répondre à la crise du COVID-19. Ces principes visent à s’assurer que les actions des gouvernements protègent les personnes et l’environnement et ouvrent la voie à une réponse juste.

Cet appel est co-signé par des organisations de peuples indigènes, des groupes professionnels et des syndicats, des organisations féministes, des agences de développement, des ONG climatiques et environnementales, des organismes de santé, de jeunesse et religieux, ainsi que des groupes locaux de militants des quatre coins du monde.

L’appel est communiqué aux principaux décideurs au niveau mondial notamment à Christine Lagarde de la BCE, et il est largement diffusé en ligne.

Selon May Boeve, directrice exécutive de 350.org :

“La pandémie de COVID-19 exige des mesures promptes et sans précédent de la part des gouvernements nationaux et de la communauté internationale. Les choix d’aujourd’hui façonneront notre société pour les années, voire les décennies, à venir. Les décisions prises doivent donner la priorité à l’humain et doivent également donner un coup d’accélérateur aux actions de lutte contre la crise climatique.”

Les principes exposés dans l’appel sont les suivants :

  1. Donner la priorité à la santé, sans exception.
  2. Fournir l’aide économique directement à la population.
  3. Aider les travailleur·se·s et les communautés plutôt que les cadres d’entreprise.
  4. Améliorer la résilience aux crises futures.
  5. Renforcer la solidarité et les liens entre les peuples, pour ne pas tomber dans l’autoritarisme.

Les décideurs politiques à tous les niveaux sont aux prises avec la manière de faire face à l’épidémie du COVID-19 et à ses incidences économiques.

Les organisations signataires de l’appel mèneront des campagnes aux niveaux nationaux et locaux et feront pression sur les décideurs à l’échelle mondiale.

Selon Brett Fleishman, directeur des campagnes financières de 350.org :

“Le virus démontre à quel point nous sommes reliés les uns aux autres. Lessolutions que nous allons à présent faire émerger doivent garantir que personne n’est laissé de côté. Une approche véritablement mondiale interconnectée est nécessaire : elle doit investir en premier lieu sur la sécurité et la santé de toutes et tous, tout en gardant à l’esprit la nécessité d’une transition vers des modèles économiques sans charbon, pétrole ni gaz.”

Parmi les réponses envisagées par les signataires, on compte la hausse des investissements en faveur des systèmes de santé, les paiements en espèce et les virements directs aux personnes, l’amélioration des conditions de travail et des droits des ouvriers ainsi que les « incitations vertes » (c’est-à-dire les incitations à prendre des mesures en faveur du climat) dans tous les fonds de relance dont bénéficieront les sociétés et les entreprises.

“Des banques centrales et notamment la Banque centrale européenne ont déjà commencé à injecter des fonds afin de stabiliser l’économie. Il est très important de tirer les leçons de la crise financière de 2008 et d’assurer le sauvetage des gens et de la planète plutôt que des gros pollueurs. Les régulateurs doivent activer les leviers permettant de débloquer des fonds en faveur de véritables solutions sur le long terme, et non pour soutenir encore davantage l’industrie des combustibles fossiles ne faisant qu’accélérer le dérèglement climatique et nous mener vers une nouvelle crise économique dans les années à venir. Nous devons apprendre des erreurs du passé en mettant en œuvre un plan de relance de l’économie verte établissant des filets de sécurité sociale, générant des emplois à faible émission de carbone ainsi que de l’énergie durable pour toutes et tous. C’est une opportunité d’accélérer l’action en faveur du climat et de construire dans ce cadre une société plus équitable et une économie résiliente,” a déclaré Nick Bryer, chargé de campagne pour 350.org en Europe.

Du Canada à la Corée, les parlements, les congrès et les banques centrales réfléchissent à la réponse à apporter. Des institutions financières telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international auront également un rôle clé à jouer, et plusieurs vagues de mesures de riposte sont attendues.

“Il y a beaucoupde peur en ce moment. La seule manière de combattre ce virus est la même que celle visant à faire face à la crise climatique : agir en tant que communauté mondiale unie qui donne la priorité aux besoins humains. De leurs maisons, de leurs balcons et de leurs jardins, les gens feront entendre leurs exigences,” a déclaré May Boeve.

 

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